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 »Mouctar Bah de l’AFP et RFI peut garder le sourire large », D.Alpha, le Populaire

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La Haute autorité de la communication (HAC) annule l’accréditation du correspondant de l’Agence France-Presse (AFP), et l’organisation Reporters sans frontières (RFS) fait de lui son représentant en Guinée, en remplacement de Diallo Souleymane du journal satirique Le Lynx.

Le journaliste Mouctar Bah peut donc garder le sourire large lui qui, ironie du sort, a été soumis à de rudes épreuves depuis l’avènement de l’opposant historique Alpha Condé au palais présidentiel guinéen. Mouctar est l’un des rares guinéens vivant à l’étranger à avoir tissés des liens «historiques» avec Alpha Condé pendant ses années de lutte contre les régimes en place à Conakry. Le journaliste était à l’époque en poste à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Envoyé en Guinée dans les années 90, les autorités du pays lui retirent son accréditation le 24 décembre 1998 pour cause de refus de porter des accusations du régime contre l’opposant Alpha Condé mis aux arrêts pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Deux ans après, le procès Alpha Condé a lieu.

Aux élections législatives de 2002, Mouctar Bah découvre un bureau de vote fictif à l’intérieur de la caserne du camp Samory Touré située dans la commune de Kaloum. Les autorités de la Communication d’alors réduisent le correspondant de RFI au silence.

En décembre 2010, Alpha Condé est installé à la présidence de la République à l’issue d’un second tour de la présidentielle organisée dans de conditions sans précédent dans l’histoire des démocraties modernes.

Mouctar Bah suit les événements, fait ses reportages, et observe l’évolution du nouveau régime. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le chef du nouveau régime issu des urnes devient lui aussi hostile aux critiques de sa gouvernance par les médias. Mouctar Bah est sommé de se taire, mais continue son travail. C’est le même journaliste qui est accusé de «manque de professionnalisme» et sanctionné par les hautes autorités de la Communication qui lui retirent son accréditation le 14 novembre 2018.

Comme Dieu ne dort pas, RFI apporte son soutien au journaliste «qui, écrit la radio mondiale, avec plus de trente ans de carrière, est l’un des journalistes les plus chevronnés de Guinée». Et voilà RSF mettre en avant son professionnalisme en faisant de lui son très respecté nouveau représentant en Guinée. Ce qui fait que le journaliste indésirable du régime Alpha Condé, porte désormais trois casquettes : AFP, RFI et RSF. D’ailleurs, toutes ces institutions demandent à la HAC de bien vouloir «réexaminer» la décision de suspension de «l’accréditation» de leur unique correspondant.

Le Populaire