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Siaka Barry, candidat à la présidentielle de 2020, se veut l’héritier de Sékou Touré

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L’ancien ministre de la Culture, des Sports et du Patrimoine historique, Siaka Barry, s’est déclaré candidat à la présidentielle de 2020. Avec sa formation politique Guinée debout, il s’affirme comme l’héritier de la présidence de Sékou Touré.
« À bas le colonialisme et le néocolonialisme ! », « Gloire au peuple ! ». C’est avec ardeur que Siaka Barry, ancien ministre de la Culture, des Sports et du Patrimoine historique d’Alpha Condé, a lancé sa nouvelle formation politique, Guinée debout, le samedi 2 février, annonçant dans le même temps sa candidature à la présidentielle de 2020. « Ne pas le faire serait pour moi de la non-assistance à un pays en danger », a-t-il précisé.
« Sauvegarder l’héritage de la révolution », sans « réveiller Staline »
Le cheval de bataille de Siaka Barry ? « Sauvegarder l’héritage de la révolution de Sékou Touré », premier président de la Guinée, en vue de bâtir « une nouvelle Guinée solidaire ».
« Il est temps de sonner la fin du néocolonialisme. Il est temps que nos richesses profitent à l’ensemble des Guinéens plutôt qu’à une minorité bourgeoise, qu’elles arrêtent de prendre la route des paradis fiscaux d’Abou Dhabi. Il est temps de retourner au discours et à la révolution d’Ahmed Sékou Touré ! », a-t-il martelé au siège de la nouvelle formation – plein à craquer -, à Matoto en banlieue de Conakry. Il prend cependant soin de préciser qu’il ne prône pas « un retour à la période nostalgique du communisme », pas plus qu’il ne veut « réveiller Staline ».
Âgé de 41 ans, le jeune candidat cultive son image de panafricaniste et de révolutionnaire jusque dans les moindres détails : une tenue en tissu africain, comme le Burkinabè Thomas Sankara, mais privilégiant le blanc, couleur fétiche de Sékou Touré. Le logo du parti, lui, représente un poing serré incrusté sur la carte de la Guinée. Quant-à la bande son qui accompagne l’événement, c’est le reggae de Bob Marley.
Au-dessus de sa tête, tandis qu’il s’adresse aux militants et journalistes, quatre portraits de figures tutélaires dont Siaka Barry se veut le continuateur : Sékou Touré, Thomas Sankara, bien sûr, mais aussi l’ancien président ghanéen Kwame Nkrumah et Patrice Lumumba, premier Premier ministre de la RDC.
Candidat « non-aligné »
La ferveur de ses militants est savamment mise en scène. Présenté par l’artiste Antoine Flingo comme le « Moïse qui va conduire la Guinée à la terre promise », Siaka Barry préside la cérémonie, qui voit défiler les fidèles et s’enchaîner les prestations d’artistes. Soudain, une femme fend la foule pour s’arrêter devant lui et entonner des chansons en malinké rendant hommage aux héros de la lutte pour l’indépendance nationale, avant d’inviter les Guinéens à « s’unir derrière le nouveau-né de la classe politique ».
« Redonner le pouvoir au peuple » et se faire le prote-voix des jeunes générations comptent parmi les leitmotiv de son parti, né de la fusion de plusieurs mouvements, qui s’est forgé sur les réseaux sociaux pour soutenir l’ancien ministre de la Culture, arrivé au gouvernement en janvier 2016 et limogé en août 2017.
« 70 % des Guinéens ont entre 0 et 35 ans. Malheureusement, les jeunes ne sont écoutés que lors des joutes électorales. Je suis venu répondre à leur appel. Je suis venu corriger les errements de cette vieille classe politique, les manquements à la démocratie et, enfin, reprendre le pouvoir et le redonner à qui de droit : le peuple ».
JE CONNAIS TOUTES LES ASTUCES POUR GARDER UN POSTE : LA PREMIÈRE, C’EST LA CORRUPTION ; LA DEUXIÈME, LA DÉMAGOGIE
Rejetant tout soupçon de connivence avec le président Alpha Condé, Siaka Barry a choisi d’opter pour le « non-alignement ». « Face aux blocs de l’Est et de l’Ouest, Sékou Touré avait opté pour le non-alignement. Nous sommes également non-alignés, entre une mouvance corrompue et une opposition irresponsable », a-t-il déclaré.
« Croyez-moi, je connais toutes les astuces pour garder un poste : la première, c’est la corruption ; la deuxième, la démagogie. Je pouvais le faire pour garder mon poste, mais je ne l’ai pas fait », a-t-il encore affirmé. « J’ai une gratitude profonde pour la personne du président de la République. Mais face à un million d’Alpha Condé, je préfère une seule Guinée. Voilà la base de notre rupture », a-t-il souligné.
Jeuneafrique, partenaire de focusguinee