Entre 2014 et 2015, le Maroc a régularisé 23.096 migrants dont 10.000 femmes et des mineurs non-accompagnés, a déclaré le 30 octobre le président du Haut-Commissariat au Plan du royaume chérifien, précisant qu’entre 2016 et 2017, 28.400 demandes de régularisation ont également été étudiées.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 30 octobre à Rabat, le président du Haut-Commissariat au Plan (HCP) marocain Ahmed Lahlimi a affirmé que son pays avait mené deux opérations de régularisation de migrants entre 2014-2015 et 2016-2017. La première opération a permis de régulariser plus de 23.000 migrants, a-t-il indiqué. Au cours de la deuxième, plus de 28.000 demandes ont été déposées, a-t-il ajouté, sans préciser le nombre de personnes qui ont reçu une réponse favorable.
«Le Maroc a mis en place une opération exceptionnelle de régularisation des migrants en situation irrégulière», a-t-il déclaré, soulignant que «27.649 demandes de régularisation ont été traitées pendant un an entre 2014 et 2015». «De ce fait, 23.096 personnes ont été régularisées, dont des mineurs non-accompagnés et plus de 10.000 femmes, soit 83,5% [du nombre total des régularisés, ndlr]», a-t-il détaillé.
Dans le même sens, le responsable a ajouté qu’«une deuxième phase de régularisation des personnes en situation irrégulière a été lancée le 15 décembre 2016 pour une durée d’un an». Et «à la date du 31 décembre 2017, 28.400 demandes de régularisation représentant 113 nationalités, ont été déposées par des migrants en situation irrégulière dans 83 provinces et préfectures du royaume», a-t-il ajouté.Afin d’alléger les contraintes des démarches administratives des personnes qui ont déjà été régularisées, M.Lahlimi a expliqué que «conformément aux instructions de sa majesté [Mohammed VI, ndlr], la durée de validité de la carte de séjour a été étendue à trois ans pour les demandes de renouvellement».
La politique d’intégration des migrants au Maroc
Depuis que le royaume chérifien est devenu une destination privilégiée pour des milliers de migrants, notamment sub-sahariens et arabes, venus soit de leur plein gré à la recherche d’un avenir meilleur, soit contraints par les conditions économiques ou politiques difficiles dans leur pays, Rabat a mis en place de nouveaux mécanismes pour leurs assurer une intégration complète.
Le Maroc a donc entrepris un vaste chantier de réformes et d’adaptation de sa stratégie nationale pour l’immigration et l’asile (SNIA) aux nouvelles conditions migratoires dans le pays. Sans distinction, sa stratégie vise à assurer une meilleure intégration de tous les migrants (irréguliers, régularisés, les réfugiés et les demandeurs d’asile et toute personne étrangère en situation de vulnérabilité au Maroc) et une meilleure gestion des flux migratoires «dans le cadre d’une politique cohérente, globale, humaniste et responsable», indique le rapport 2019 du HCP sur l’état de la démographie dans le royaume chérifien.
«L’accès aux services publics s’est fait sur la base des principes d’équité et de non-discrimination entre les citoyens marocains, les migrants et les réfugiés, avec pour objectif leur intégration dans les services nationaux et locaux dans les mêmes conditions et au même titre que les Marocains», stipule le rapport.
Selon un recensement effectué en 2014, 84.000 étrangers résident au Maroc, soit 0,25% de l’ensemble de la population marocaine.