C’est en 2018 que les Guinéens découvrent Mamady Doumbouya. À l’occasion du défilé militaire pour célébrer l’indépendance, il parade avec sa nouvelle unité des forces spéciales, béret rouge et lunettes de soleil. Ses hommes cagoulés font forte impression.
Le Groupement des forces spéciales (GES) a pour mission officielle de lutter contre le terrorisme. Mais, selon Aliou Barry, spécialiste des questions militaires en Guinée, le chef de l’État veut faire de ces soldats, mieux armés et mieux équipés que les autres, « une unité à sa solde pour réprimer les manifestations » dans le pays.
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À l’époque, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, un Malinké originaire de la région de Kankan, fait partie de la Légion étrangère française. Il est rappelé pour commander le GES.
Passé par l’École de guerre à Paris, formé également en Israël, au Sénégal et au Gabon, il a servi notamment en Afghanistan, en Côte d’Ivoire et en République centrafricaine. Le porte-parole du ministère de la Défense le présente alors comme « un colosse au physique impressionnant ».
Homme d’ambition, il suscitait la méfiance des autorités qui commençaient à s’inquiéter de ses velléités de prendre le pouvoir. Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulaient sur sa possible arrestation. Selon Aliou Barry, on le soupçonnait d’avoir des contacts avec Assimi Goïta, auteur du coup d’État au Mali l’année dernière.
Rfi