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Pèlerinage/Mecque: Au moins 22 personnes ont perdu la vie durant leur pèlerinage, selon les autorités de plusieurs pays

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Des pèlerins musulmans arrivent près de la ville sainte de La Mecque en Arabie saoudite, le 16 juin 2024, dans le cadre du pèlerinage du hajj.

(Mina) Plus de 1,8 million de musulmans ont accompli dimanche sous une chaleur accablante le dernier grand rituel du pèlerinage annuel en Arabie saoudite, près de La Mecque (ouest), au premier jour de l’Aïd al-Adha, fête majeure de l’islam.

Les fortes chaleurs ont provoqué la mort d’au moins 14 pèlerins jordaniens, a annoncé dimanche le ministère jordanien des Affaires étrangère, ajoutant que 17 autres étaient portés disparus.

En Iran, le chef du Croissant-Rouge a pour sa part indiqué que cinq pèlerins iraniens avaient « perdu la vie […] à La Mecque et à Médine », sans préciser dans l’immédiat les circonstances entourant leur mort. Trois Sénégalais sont également morts à La Mecque, a annoncé le ministère des Affaires étrangères de leur pays tôt lundi sur X, sans donner la cause de leur décès.

Dimanche marquait le rituel de la lapidation de Satan pour lequel, dès l’aube, des fidèles sont arrivés par vagues dans la vallée de Mina devant des stèles symbolisant le diable, sur lesquelles ils ont jeté des cailloux.

C’est un rituel qu’ils répéteront au moins une fois dans les prochains jours avant de faire les dernières circonvolutions autour de la Kaaba, au centre de la Grande mosquée, marquant la fin du hajj.

Le rituel de la lapidation se déroule au premier jour de l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.

En plein été, dans l’une des régions les plus chaudes au monde, les températures ont dépassé les 40 degrés à la mi-journée dimanche. Des pèlerins ont été vus effondrés sur le bord de la route menant aux stèles à Mina, à l’abri de rares bâtiments et voitures.

PHOTO FADEL SENNA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le pèlerinage annuel du hajj, l’un des cinq piliers de l’islam, a débuté vendredi à La Mecque, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, avec la participation de plus de 1,8 million de fidèles, la plupart venus de l’étranger.

« C’est très difficile, nous ne trouvons pas de transports, je n’arrive plus à me lever », a dit Ahmed Alsayed Omran, un retraité égyptien de 70 ans, assis à même le trottoir.

Les autorités n’ont pas communiqué sur le nombre de cas d’hyperthermie cette année. Plus de 10 000 cas avaient été enregistrés l’an dernier, dont 10 % de coups de chaleur, le cas le plus grave, selon un responsable saoudien.

« Phénoménal »
« L’expérience, dans l’ensemble, était physiquement épuisante », a confié Neron Khan, une femme de 49 ans venue du Canada, en affirmant avoir été elle-même un moment au bord de l’épuisement.

« Mais très chargée spirituellement », a-t-elle ajouté. « Le fait de voir tellement de personnes différentes […] venir ici pour le même objectif est tout simplement phénoménal ».

Comme en 2023, plus de 1,8 million de fidèles ont participé au hajj cette année, dont 1,6 million venus de l’étranger, d’après les autorités saoudiennes.

Samedi, les pèlerins avaient passé la journée à prier et à réciter le Coran au mont Arafat, où les températures ont atteint les 46 degrés Celsius, avant de dormir à la belle étoile dans la plaine de Mouzdalifa, à quelques kilomètres de Mina.

Malgré les températures élevées, le rassemblement autour de la colline où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon, temps fort du pèlerinage, s’est tenu dans une grande ferveur.

Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam. Il doit être accompli par tous les musulmans au moins une fois dans leur vie s’ils en ont les moyens.

Fête du sacrifice
À l’occasion de l’Aïd, les musulmans égorgent une bête, en général un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux, en souvenir du sacrifice qu’avait failli accomplir Abraham en voulant immoler son fils avant que l’ange Gabriel ne lui propose in extremis de tuer un mouton à sa place, selon la tradition.

Les célébrations sont toutefois assombries cette année par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

« Nous ne ressentons pas l’Aïd, car nos frères à Gaza sont opprimés sous l’occupation [israélienne] », a affirmé Najem Nawwar, pèlerin égyptien de 43 ans.

Le roi saoudien Salmane a fait venir à ses frais au hajj 2000 Palestiniens, dont la moitié sont des membres de familles de victimes de Gaza réfugiés à l’étranger.

Les autorités ont prévenu qu’aucun slogan politique ne serait toléré durant le hajj.

Mais cela n’a pas empêché de nombreux pèlerins d’exprimer auprès de l’AFP leur solidarité avec les Palestiniens.

« Nous prions pour eux […] et pour la libération de la Palestine, afin que nous ayons deux fêtes au lieu d’une », a dit Wadih Ali Khalifah, un Saoudien de 32 ans.

AFP