Charles Aznavour, le monstre sacré de la chanson française avec plus de 100 millions de disques vendus dans 80 pays, a inspiré les plus grandes stars internationales. Grand amoureux des mots, il aimait transmettre son amour de la langue française mais il chantait aussi en anglais, allemand, espagnol, italien avec une volonté assumée d’exporter ses chansons. Il était également une figure au Japon, en Argentine où l’on connaît parfaitement ses chansons et bien sûr aux Etats-Unis.
La mort de Charles Aznavour consécutive à un oedème pulmonaire, « Mister Charles », comme le surnommaient affectueusement les Américains, a une résonance particulière aux Etats-Unis rapporte la correspondante de RFI à New York, Marie Bourreau. Il s’était produit à de nombreuses reprises devant des salles combles. La dernière représentation en 2016 avait eu lieu au Madison Square Garden à New York.
Mais c’est le Carnegie Hall qui restait sa salle de prédilection. Il l’avait loué de sa poche en 1963. Un pari fou qui avait lancé son aventure américaine pendant près d’un demi-siècle. « Quand il est monté sur scène, c’était vraiment une expérience incroyable pour moi parce que jusqu’alors j’avais uniquement vu des artistes comme Ella Fitzgerald ou Frank Sinatra susciter autant d’applaudissements et chanter avec autant d’engagement. C’était extrêmement émouvant », raconte volontiers Gino Francesconi, le gardien des archives de cette salle mythique.
Dès ses premiers concerts à guichets fermés, Charles Aznavour gagne le surnom de « Frank Sinatra français ». Un crooner au grand cœur qui avait su gagner le respect d’artistes tel Bob Dylan et Liza Minelli. « C’est un des plus pros avec lequel j’ai jamais travaillé et surtout extrêmement gentil et attentif à tout le monde », insiste Gino Francesconi. Dans le public, des Français, des Arméniens et surtout chaque fois de plus en plus d’Américains qui se sentent aujourd’hui bien orphelins de celui qu’ils considéraient « comme le dernier des grands chanteurs français ».
Rfi