« J’ai été nommé dans une condition totalement explosive en terme de crises politiques et sociales que j’essaye de gérer. Certes, c’est très difficile mais il faut y faire face par le dialogue et l’affirmation de l’autorité de l’Etat par la primauté de la justice de manière qu’on soit dans un Etat de droit. Au finish, c’est la tranquillité et la sécurité des citoyens….
Il ne peut pas y avoir d’année blanche. Tout l’effort du gouvernement vise à éviter cela. Je lance un appel à nos frères du syndicat de prendre la mesure de leur responsabilité sociale et sociétale pour suspendre la grève et revenir sur la table des négociations pour qu’on évacue le sujet. J’insiste que le gouvernement utilisera toutes les options envisageables pour qu’il n’y a pas d’année blanche. L’année blanche est un recours final, il n’y a pas de pays voisin qui n’a pas fait cela. Le président de la République m’a instruit de ne pas faire cela, que l’éducation est importante et qu’on fera tout pour sauver l’école guinéenne.
C’est un sujet difficile parce que l’Etat face à toute situation économique, a la difficulté d’allouer des ressources limitées face aux besoins multiples. Nous avons besoin de faire nos routes, des écoles, des centres de santé (…). Alors si nous mettons tout en salaire, nous avons un problème, je ne suis pas en train de dire que les salaires sont suffisants mais, on ne peut pas aussi prétendre que les salaires en Guinée est en deçà de qui se pas passe ailleurs. Quand on fait une comparaison raisonnable, il y a un critère des Nations Unies qui évalue le salaire pour dire quel est le minimum acceptable, il s’agit de 3.5. C’est-à-dire, le salaire le plus bas multiplié par 12 mois de l’année, rapporté au PIB (produit intérieur brut) par tête d’habitant, doit donner un ratio de 3.5 au minimum. La Guinée est à 4.5. Comparaison n’est pas raison mais, il est important de noter que nous ne sommes pas dans une situation aussi male.
La derrière augmentation date de 2018 à hauteur de 40% de salaire indiciaire sur l’ensemble du personnel de l’Etat. Ce n’est pas facile pour une économie stabilisée (…). Il faut que nos interlocuteurs comprennent que dans une telle situation, il n’est pas possible de changer en 2018 et en 2019 ce niveau de salaire parce que ça couperait la Guinée de l’aide internationale. Ceux qui pensent que le gouvernement refuse de négocier, ce n’est pas vrai, nous avons ouvert les négociations le 10 septembre 2018. Nos frères syndicalistes ont exigé neuf conditions préalables dont certaines conditions ont des conséquences financières y compris la reconduction et le paiement de salaires des retraités avec rappel (…). Le gouvernement a fourni assez d’efforts, nous avons évolué tous les neuf point sauf la condition qui se révélait impossible même à leurs yeux.
Nous, nous avons posé une seule condition, suspendons la grève pendant que nous continuons les négociations. Tout ne se résume pas à l’augmentation des salaires et aux primes. Il y a l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs y compris le monde d’enseignants. Il s’agit des conditions d’habitant, de santé, de mobilité, de retraite (…). Quand vous regardez ce qui se passe, ça ne fait pas honneur aux enseignants. Le nombre de personnes qui touchent le salaire et qui ne sont pas en situation de classe, ce sont des milliers et c’est l’Etat qui les paye. Ce que nous disons à nos frères syndicalistes, venez travailler avec nous, nous allons conduire cette réforme, distinguer de la bonne graine de l’ivraie, neutraliser l’ivraie en terme de conséquence financière et économique et redistribuons ces économies.
Je suis choqué, parce que j’ai enseigné au début de ma carrière ; quand on dit d’un côté de diminuer en terme de temps de l’enseignement qui était entre 34 heures à 36 heures par semaine et qui aujourd’hui à une vingtaine d’heures et au même moment, on dit d’augmenter les salaires indéfiniment….»