CONAKR-Les forces de l’ordre font-elles usage de « gaz toxiques » contre les manifestants civils ? Ce jeudi 13 décembre 2018, la manifestation de l’opposition a été dispersée à coup de gaz lacrymogène par la police. Cependant, un fait inhabituel s’est produit. De nombreuses personnes qui ont inhalé ce gaz sont tombées en « syncope » ; D’autres se sont évanouies.
Sur les capsules de gaz qui ont été récupérées, l’on remarquait que leur date de péremption est arrivée à terme. « Attention : dangereux après la date de validité », pouvait-on lire sur l’une des capsules de gaz. La date d’expiration est août 2017. Aujourd’hui beaucoup s’interrogent sur la nature du gaz qui a été utilisé contre les manifestants.
C’est le cas par exemple du député Ousmane Gaoual Diallo qui se questionne sur la nature et la légalité des produits utilisés. « Beaucoup de militants confirment que les gaz utilisés par la police guinéenne ont un effet dévastateur. Aujourd’hui, avec l’attaque du domicile du chef de file, nous en avons la preuve. Nous nous interrogeons sur la nature et la légalité des produits employés contre nous. Le Gouvernement de Kassory emploierait-il des gaz dangereux et toxiques sur l’opposition avec l’intention d’un empoisonnement de masse ? La question mérite d’être posée », a martelé le coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG.
Ces gaz auraient en effet de multiples effets secondaires et pourraient même entraîner la mort par asphyxie, prévient le parlementaire. « Cette fumée provoque aussi plus rapidement des difficultés respiratoires et ses effets durent plus longtemps. Elle cause des convulsions et des vomissements. De nombreuses personnes vomissaient, d’autres perdent totalement connaissance après avoir inhalé le gaz dans le domicile du président de l’UFDG. Il est possible que les forces de l’ordre utilisent des gaz de dibenzoxazepine, aussi appelés gaz CR, dont les effets seraient 6 à 10 fois supérieurs à ceux des gaz CS utilisés habituellement. Toutes les capsules de gaz ont expiré en 2017 », a-t-il dit.
Le Gouvernement guinéen a toujours nié l’usage des armes non-conventionnelles dans la répression des manifestations. Interrogé, un haut responsable de la police a indiqué que des enquêtes seront faites autour de cette affaire.
(avec africaguinee)