Les derniers samedis dédiés à l’assainissement se succèdent et se ressemblent à Conakry. Les gouvernants ferment les yeux sur l’inadéquation entre la vision et la stratégie déployée, les citoyens, quant à eux, font semblant d’assainir la ville. Du coup, on assiste à un véritable jeu de fourbes dans la capitale guinéenne.
Cela fait maintenant six mois que le gouvernement a lancé l’initiative de la « Journée de participation citoyenne aux travaux d’assainissement de la ville de Conakry ». Une initiative qui consiste à dédier le dernier samedi de chaque mois à l’opération « Conakry Ville Propre ».
En six mois, notre constat sur le terrain montre que ces journées de participation citoyenne au nettoyage de Conakry se sont soldées par un échec.
La population ne suit pas la démarche du gouvernement Kassory. Elle ne lui apporte pas non plus son soutien.
En dehors des places pilotes choisies par les ministres pour faire passer quelques coups de balai en présence des cameras, la banlieue de Conakry dans sa grande majorité n’accompagne pas ce processus qui revêt tout de même un caractère démagogique et populiste.
Plus inquiétant encore, la nouvelle politique fait accroitre le sentiment de frustration. Car pour contraindre les citoyens à s’inscrire dans la dynamique, les autorités interdisent toute circulation et tout stationnement sur la chaussée de 6h à 11h.
Cette interruption qui entraine l’ouverture tardive des marchés, l’arrêt des travaux dans les banques, le stationnement des camions-citernes en partance pour l’intérieur des heures durant et empêche les médecins et bien d’autres agents de différents secteurs de regagner les lieux de services fait grimper la tension à maints endroits.
Et comme on est dans une espèce de jeu d’hypocrisie, les conducteurs de taxis en banlieue de Conakry ont trouvé l’idée de contourner la paralysie voulue par le gouvernement. En assurant le trafic entre les différents ronds-points, pris d’assaut par la police. Et les usagers s’adaptent à la nouvelle donne en attendant l’ouverture des voiries à la circulation.
(avec kaloumpresse)