Depuis la mi-novembre, des patrouilles mixtes, dont des militaires aux bérets rouges, sont visibles au niveau des grands carrefours de certains quartiers » sensibles » de la commune de Ratoma, dans la haute banlieue de Conakry.
Il s’agit de la militarisation de cette partie de Conakry. Des quartiers, en somme, très favorable au leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Cellou Dalein Diallo.
L’installation de nombreux PA sur l’axe Hamdallaye – Bambéto – Cosa – Kagbélin continue de faire débat dans la cité. Certains concitoyens y voient une volonté du pouvoir en place de priver les Guinéens de certains de leurs droits les plus fondamentaux et la mise en place d’une » dictature » rampante. D’autres, par contre, saluent l’initiative à cause, notamment, du retour du calme dans ses quartiers, jadis, très agités. Et, sous tension, en permanence.
Plus droit que jamais dans ses bottes, le chef de l’Etat est revenu, lundi soir, sur les motifs de sa décision de déployer des militaires dans des quartiers lointains de la haute banlieue de Conakry. A la faveur de son discours de présentation des voeux de nouvel an, Alpha Condé s’en est expliqué.
» Les dernières contestations autour des élections locales et le mouvement social d’une partie du syndicat de l’enseignement ont occasionné des manifestations qui ont fait des victimes, détruit des biens matériels, et porté atteinte aux symboles de la République. L’éducation de nos enfants a été perturbée, par des groupes de manifestants qui n’ont pas hésité à empêcher le déroulement des cours. Les activités économiques et sociales ont été troublées par des mots d’ordre imposés aux populations par la menace, l’intimidation et les voies de fait. Je tiens à vous le confirme, L’Etat, garant de la protection des citoyens et de leurs biens ne peut rester sans réponse », se défend le président de la république.
» C’est pourquoi, des PA ont été créés dans les zones de turbulence pour protéger les populations contre les fauteurs de troubles. Des mesures ont été prises pour dissocier les manifestants qui revendiquent des droits et des casseurs dont le seul but est de semer le désordre dans notre pays », ajoute le personnage le plus en vue de l’Etat guinéen.
Face à sa cohabitation houleuse avec l’aile dure de l’opposition et à l’interminable grève des enseignants, Alpha Condé joue la carte de l’apaisement, de l’ouverture: » j’en appelle à chacun d’entre vous à préserver la paix, la cohésion sociale dans l’intérêt de notre chère patrie. J’exhorte chacun d’entre nous au dialogue pour aplanir les différends politiques et sociaux ».
Déterminé à aller jusqu’au bout dans sa nouvelle stratégie, le président de la république n’est pas prêt de lever, de sitôt, cette mesure des plus controversées. » Quant aux opérations de sécurisation, elles, vont se poursuivre sans faiblesse, mais toujours dans le cadre de la loi, car dans leur immense majorité, les Guinéens aspirent à vivre ensemble, dans la paix», prévient le » commandant en chef des Forces Armées ».
(avec nouvellredeguinee)