Le journaliste ghanéen Ahmed Hussein-Suale, connu pour avoir révélé un scandale de corruption dans le milieu du football, a été abattu le 16 janvier dans son véhicule par des individus circulant en moto alors qu’il roulait dans le quartier de Madina à Accra.
Une enquête a été ouverte au Ghana après l’assassinat d’Ahmed Hussein-Suale un journaliste d’investigation ayant participé à une vaste enquête sur la corruption dans le foot africain. Il a été abattu par balles alors qu’il rentrait chez lui à Accra.
« Nos hommes sont en ce moment sur le terrain pour récolter des renseignements. Nous vous tiendrons informés des avancées de l’enquête en temps voulu », a déclaré le directeur du Département des enquêtes criminelles au Ghana, Maame Yaa Tiwaa Addo-Dankwa. Il ajoute que « Toute personne liée à ce meurtre sera interrogée, nous avons lancé une enquête de grande envergure ».
Matchs truqués
Ahmed Husein faisait partie de l’équipe de reporters infiltrés dirigée par le célèbre journaliste Anas Aremeyaw Anas, qui a fait éclater l’an dernier un vaste scandale de corruption et de matchs truqués,conduisant à de lourdes sanctions des instances internationales de football.
Un officier de police a expliqué que le journaliste avait reçu des balles à la poitrine et au cou dans sa voiture, tirées par des hommes qui n’ont pas encore été identifiés.
Le journaliste assassiné avait récemment déposé plainte après qu’un député du parti au pouvoir cité dans l’enquête journalistique, Kennedy Agyapong, a diffusé sa photo à la télévision, promettant une récompense à qui le passerait à tabac.
« Le garçon qui est très dangereux, il vit ici à Madina. Si vous le rencontrez quelque part, cassez-lui les oreilles (…), tabassez-le. Quoi qu’il arrive je vais payer, parce qu’il est mauvais », avait déclaré le politicien lors d’une émission diffusée l’an dernier sur une chaîne privée ghanéenne.
Propos « irresponsables »
L’avocat d’Ahmed Husein a qualifié jeudi les propos du parlementaire de « criminels », et dénoncé l’absence de réaction des autorités face aux menaces dont son client avait fait l’objet.
« Quand nous nous sommes plaints de ces déclarations irresponsables, personne ne s’en est saisi et voilà où nous en sommes arrivés », a déclaré Me Kissi Agyabeng.
Le député Agyapong « doit désormais répondre à de nombreuses questions », a-t-il ajouté. « Vous devez être tenu responsable si vos actions ou inactions aboutissent à un crime. C’est écœurant (…) et irresponsable ».
Jeuneafrique