Alors que le président ivoirien Alassane Ouattara vient de défendre les vertus économiques du franc CFA sur le perron de l’Elysée, c’est Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et participant à la rencontre de Bamako, qui botte en touche le franc CFA et l’accuse même d’être un goulot d’étranglement pour les économies d’Afrique francophone
« Cette monnaie ne permet pas de financer l’investissement risqué, l’investissement de longue période. On finance le bien de consommation, mais pas l’investissement long. Les taux d’intérêt sont plus élevés quand vous êtes un particulier, une entreprise privée, que quand vous êtes l’Etat ou une société du secteur public »,argumente l’ancien président de l’Assemblée ivoirienne.
« Nous voulons en finir avec l’acronyme CFA qui renvoie quand même aux francs des colonies françaises d’Afrique. Les Américains ne comptent pas en euro, les Européens ne comptent pas en yen et donc il nous faut une monnaie qui puisse renvoyer à notre identité », estime Nako Nubukpo, ancien ministre togolais.
Pas un seul défenseur du franc CFA dans tout le panel d’économistes et d’intervenants au sommet de Bamako. Des universitaires, des acteurs de la société civile et des responsables politiques étaient présents pour condamner le franc CFA comme un outil d’appauvrissement et d’asservissement. Ils ont plaidé pour un changement de monnaie. Pour les universitaires et les représentants d’ONG présents, la monnaie est d’abord une affaire de souveraineté. Après l’acte 1, l’acte 2 consistera à mettre sur pied des comités de réflexion dans tous les pays de la zone franc CFA afin d’aboutir à la mise en place d’une vraie monnaie africaine.