Malgré des politiques monétaires accommodantes et des cours du pétrole bas, plusieurs pays « moteurs » donnent de sérieux signes de faiblesses, selon l’OCDE.
Le ralentissement se confirme et il est plus brutal que prévu. Selon les dernières prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publiées mercredi 6 mars, la progression du produit intérieur brut (PIB) planétaire devrait s’établir à 3,3 % en 2019 et 3,2 % en 2020. Bien moins que les 3,7 % enregistrées l’an passé et en deçà des premières estimations de l’institution.
Les tensions commerciales et leurs cortèges de hausses de taxes douanières commencent bel et bien à saper le moral des investisseurs. Malgré une économie américaine qui devrait rester en forme, des politiques monétaires accommodantes et des cours du pétrole plus bas qu’en 2018, plusieurs pays « moteurs » de l’économie mondiale donnent, depuis quelques mois, de sérieux signes de faiblesses. Un freinage particulièrement inquiétant en Asie et sur le Vieux continent.
L’OCDE ne mise plus, ainsi, que sur une croissance de 1 % pour la zone euro pour 2019. La glissade est due en grande partie au ralentissement de l’économie allemande, dont le PIB ne devrait progresser que de 0,7 % cette année. Déjà affecté par les nouvelles normes antipollution dans l’industrie automobile, qui ont désorganisé ses chaînes de production, Berlin pâtirait de la morosité de la demande mondiale. Egalement très dépendante des exportations, l’Italie plongerait durablement dans le rouge avec une activité en recul de 0,2 % sur l’année.
Inquiétudes concernant la Chine
La France, en comparaison, ne s’en sort pas si mal. Soutenue par les mesures en faveur du pouvoir d’achat, l’activité dans l’Hexagone devrait progresser de 1,3 % en 2019, après 1,5 % en 2018. Des pays comme l’Irlande, les Pays-Bas ou le Danemark, très liés économiquement au Royaume-Uni, risquent davantage de souffrir des conséquences d’un Brexit dur. L’OCDE estime que les exportations de ces Etats vers Londres baisseraient de 15 % si la rupture se faisait sans accord et appelle à une meilleure « coordination » des politiques économiques européennes.
Mais le plus gros vent contraire pourrait bien venir de Chine. Soulignant des « données mensuelles récentes très incohérentes » sur le commerce extérieur, l’OCDE s’inquiète des conséquences qu’auraient dans le monde et notamment dans l’est de l’Asie un ralentissement chinois plus prononcé que prévu. Le géant croîtrait toujours de 6,2 % en 2019, mais le premier ministre chinois, Li Keqiang, a reconnu lui-même, le 5 mars, que son pays était « confronté à une situation complexe et difficile sur les plans intérieur et extérieur, comme on en a rarement connu depuis de nombreuses années ».
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