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Gilets jaunes: l’ONU place la France désormais au côté du Soudan, du Zimbabwe, d’Haïti ou du Venezuela

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Comment la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU en est-elle arrivée à citer la France au côté du Soudan, du Zimbabwe, d’Haïti ou du Venezuela ?
Le 6 mars dernier, la haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé le gouvernement français à « enquêter de manière approfondie sur tous les cas signalés d’usage excessif de la force » dans le cadre du mouvement des gilets jaunes. La déclaration était cinglante, justifiant que, le jour même à l’occasion d’une interview, le Premier ministre réplique : « En France, nous sommes un Etat de droit. » Ajoutant : « Il faudra probablement expliquer à Mme le Haut-Commissaire l’ensemble des faits […]. On n’a pas attendu le haut-commissaire de l’ONU pour faire toute la lumière sur les faits dès lors qu’il y a des plaintes. »
Tendu, l’échange est surtout suffisamment inhabituel pour que l’on s’interroge sur le qui, le quoi et le pourquoi.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a été créé par une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1993. Il est chargé des activités des Nations unies dans le domaine des droits de l’homme et, signe de l’importance de la fonction, la personne qui est à sa tête a rang de secrétaire général adjoint. En pratique, il lui revient de veiller à ce que les Etats respectent leurs engagements internationaux en matière de promotion et de protection des droits de l’homme et il rend compte chaque année de son activité. Depuis le 1er septembre 2018, le poste a été confié à Michelle Bachelet, ancienne présidente de la République du Chili et fille d’un général qui fut l’une des victimes emblématiques de la dictature de Pinochet.
Un discours sur les inégalités flagrantes
C’est à l’occasion de la présentation de son rapport annuel pour 2018 que la haut-commissaire a choisi d’épingler la France. Énumérant les nombreux défis auxquels l’humanité doit faire face – changement climatique, développements technologiques, insupportables souffrances des civils dans le cadre de conflits armés, chômage des jeunes, injustices économiques structurelles, xénophobie et discours de haine -, elle faisait le choix d’axer son discours sur les « inégalités flagrantes » qui affectent tous les pays, y compris les Etats prospères. S’ensuit une série d’exemples parmi lesquels la France est évoquée aux côtés, notamment, du Soudan, du Zimbabwe, de Haïti ou du Venezuela. On comprend que le gouvernement ait entendu réagir !
Mais alors pourquoi ? A bien y regarder, ce n’est pas tant l’usage de la force que la haut-commissaire a voulu pointer du doigt que les raisons du mouvement que la France connaît depuis maintenant quatre mois : « En France, les gilets jaunes protestent contre ce qu’ils perçoivent comme une exclusion des droits économiques et de la participation aux affaires publiques. » Et Michelle Bachelet y voit un problème au regard des objectifs de l’Agenda 2030 pour un développement durable, adopté par l’ensemble des chefs d’Etat lors d’un sommet historique des Nations unies en septembre 2015. C’est en particulier l’objectif d’une « société pacifique et inclusive » fondée sur « l’accès à la justice pour tous et la mise en place d’institutions efficaces et responsables » que la France, comme d’autres, négligerait et le mouvement des gilets jaunes ne ferait que le démontrer

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