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A qui profite le sabotage de l’élan du général Mathurin?
L’aménagement de la commune de Kaloum est stoppé. Pas par le général Mathurin Bangoura réputé grand bâtisseur et qui gouverne actuellement la ville de Conakry. Mais par les businessmen qui ont cassé la clôture pour faire entrer leurs camions de transport d’essence et de gas-oil. Pourtant tôt ou tard, il faudrait bien aménager un parking payant, des espaces verts et des terrains de sport à l’image de ce qui a été fait entre le marché Madina et le quartier de Dixinn. Puisqu’au-delà de l’embellissement, ce projet de 25 ans est conçu pour offrir de l’empois aux jeunes des quartiers environnants, permettre de pratiquer le sport, et stationner son véhicule dans un cadre adapté et sécurisé comme dans une Bluezone.
Nana, non, non !!!
Le puissant syndicat regroupant les transporteurs d’hydrocarbures occupe une bonne partie de la bretelle située du rond-point à la mosquée Sinkoun Kaba, entre les deux voies séparant l’Hôtel Riviera, la centrale thermique, le magasin du PAM et le quartier Tombo. Le blocage perdure depuis 2016. Les ministres en charge de la Justice, du Pétrole, de l’Habitat, de la Sécurité sont tous au bain de la situation. Mais personne n’ose lever le petit doigt face au puissant ronron pour faire prévaloir le droit d’aménager le coin. Nos oreilles prolongées nous apprennent d’ailleurs que seule le locataire de la Présidence de la république n’a pas encore été mis au courant de cette affaire dans laquelle des opérateurs économiques nationaux ont investi des milliards, obtenu le droit de faire déguerpir les camions-citernes dont les propriétaires pourraient acquérir un droit de stationner ailleurs comme sur l’esplanade du palais du peuple, par exemple.
Par Le Populaire
Dangereux projet de loi antiterrorisme en passe d’être adopté par le Parlement
Alerte. Après la Loi 009 de 2015 autorisant les forces de sécurité à utiliser les armes mortelles pendant les manifs, voilà qu’une nouvelle loi antiterrorisme est en passe d’être adoptée par l’Assemblée. Ce projet de loi est jugé dangereux. Il suscite déjà l’inquiétude des défenseurs des droits humains.
L’adoption de cette loi anti-terroriste, selon Amnesty international, va confirmer la dérive sécuritaire des autorités guinéennes.
«La garde à vue pourrait s’étendre à un mois, des lieux de culte pourraient être fermés et des communications surveillées sans contrôle du juge. (…) Les actes de terrorisme et les autres infractions liées sont mal définis, vagues et ambigus. Ils risquent d’ériger en infraction l’exercice licite de la liberté d’expression, d’association et de rassemblement pacifique. Par exemple, l’article 6 du projet fait référence à une définition floue d’un acte de terrorisme, en intégrant des notions telles que le fait de pouvoir occasionner des dommages à l’économie nationale, l’intimidation d’une population et la perturbation du fonctionnement normal des services publics». L’Ong de défense des droits de l’homme craint que dans le contexte politique actuel de la Guinée «où les grèves, opérations ville-morte et manifestations de masse sont fréquentes», ces dispositions soient utilisées contre des manifestants et syndicalistes exerçant leurs droits humains.
Par exemple l’article 29 dudit projet de loi qui prévoit que «des autorités locales, comme des préfets et sous-préfets, peuvent instituer des périmètres de protection au sein desquels l’accès et la circulation des personnes sont réglementés. Cette décision peut être prise sans l’appréciation préalable d’un juge et sans justification d’un risque précis».
Amnesty international invite donc les autorités guinéennes à «s’abstenir d’adopter une nouvelle loi restreignant la liberté d’expression et prolongeant jusqu’à 30 jours les délais de garde à vue».
Etant une loi ordinaire, pour être adoptée à l’Assemblée nationale, cette loi antiterroriste nécessite juste le vote de 56 députés. Ce qui sous-tend qu’elle a toutes les chances de passer puisque déjà le Rpg Arc-en-ciel compte, à lui seul, 53 députés sans compter ses alliés.
Soulignons que face aux dérives des autorités, la Constitution en son article 21, dernier paragraphe, donne au peuple de Guinée « le droit de résister à l’oppression».
C’est la loi en vigueur en Guinée. Et c’est le vieil adage qui le dit : Dura lex sed lex.
Par Populaire
Le rapport Human rights watch (HRW) énerve : La faute au chapelet de crimes impunis
Le dossier massacre du 28 septembre 2009 hérité de la Transition ajouté à ceux de la tragédie au Sud, aux tueries de manifestants politiques dans la capitale Conakry et aux violences enregistrées à l’Est et au Nord-Ouest du pays pendant le magistère d’Alpha Condé, constituent un long chapelet de crimes dont certains sont restés impunis. Et le dernier rapport publié ce 17 avril 2019, Human rights watch (HRW) boucle la boucle.
Dans ce rapport comme dans les autres que dressent les ONG de défense des droits de l’homme sur la situation en Guinée, le bilan du régime Alpha Condé est axé sur un long chapelet de crimes restés impunis.
Mais à qui la faute, s’il n’y a jamais eu justice pour les victimes des manifestations politiques?, si encore pour des raisons que seul le régime Alpha Condé connait, l’Etat guinéen continue de confier des responsabilités sécuritaires et administratives à des présumés auteurs et commanditaires d’expéditions punitives durant la Transition de 2009, ou bien dans l’affaire Zogota en 2012, et tant d’autres?, sans parler du cas particulier des intouchables toujours en fonction malgré leur inculpation?
En cause, la défaillance de l’Etat à qui incombe le devoir de respecter et de protéger la personne humaine et sa dignité qui sont sacrées par l’article 5 de la Constitution.
Mais quelle suite a-t-on donné à toutes ces violences dont ont été victimes les populations de Galapaye, et Zogota ou encore aux tueries des manifestants politiques à Conakry ?
A l’analyse, le manque de repère viable et de confiance en l’Etat conduit inévitablement à des violences qui mettent en danger la paix sociale et l’unité nationale. D’où un risque de récidive à redouter avec les velléités actuelles de modification constitutionnelle.
Rétrospective
En mai 2011 à Galapaye, des violences à connotation ethno-religieuse font 25 morts dont 11 calcinés et une trentaine de blessés. Des portés disparus et plusieurs habitations sont incendiées. Galapaye était encore sous le choc quand dans la nuit du 3 au 4 août 2012, une autre expédition punitive fait 6 morts, une dizaine de blessés, des arrestations, des tortures et des destructions des biens à Zogota, localité de Nzérékoré au Sud du pays.
A la suite d’une première plainte en 2012, le procureur du Tribunal de première instance (TPI) de Nzérékoré se déclare incompétent de faire comparaître les éléments des forces de défense et de sécurité mis en cause. Le Collectif des avocats des victimes de Zogota dépose une plainte additive en 2018 sans succès contre les préposés de l’Etat mis en cause.
La région subit plusieurs atrocités. Parfois des violences d’Etat. A Koulé, entre les 15 et 17 juillet 2013, des affrontements entre Guerzés et Koniankés font 58 morts et plus de 100 blessés. Les heurts gagnent Beyla où une église est incendiée.
Dans la région de Boké, zone d’exploitation minière par excellence, pas de desserte régulière en eau courante et en électricité.
La colère gronde en avril 2017. Les défenseurs des droits de l’homme dénombrent 5 morts par balles mettant en cause l’intervention des forces de sécurité. Les évènements reprennent en septembre de la même année: 2 jeunes manifestants sont tués par balles.
En octobre 2015, un affrontement entre partisans du pouvoir (RPG) et de l’opposition (Ufdg) fait 5 morts dans la sous-préfecture de Banankoro à 45 Km de Kérouané.
Sur le plan politique, la Guinée a une longue tradition de violences perpétrées lors de processus électoraux. Des dizaines de manifestants et 2 membres des forces de l’ordre sont tués en amont des élections législatives en 2012-2013, et au moins 12 personnes sont tuées et de nombreuses autres blessées avant et après le scrutin présidentiel de 2015.
Les élections communales du 4 février 2018, organisées après plus de dix ans de reports successifs, et la grève des enseignants du 12 février sont émaillées de violents affrontements entre forces de sécurité et manifestants de l’opposition, ainsi qu’entre partisans du gouvernement et de l’opposition.
Les forces de sécurité ont eu à maintes reprises recours à une force excessive et meurtrière contre les manifestants: «Au moins 12 personnes ont été abattues à Conakry en 2018 par les forces de sécurité au cours des manifestations souvent violentes qui ont suivi les élections locales contestées et les grèves des enseignants », note le rapport de Human rights watch (HRW) publié ce 17 avril 2019.
Après les municipales de 2018, 5 enfants meurent calcinés dans les violences entre membres de l’opposition et partisans de la mouvance présidentielle à Kalinko une localité de Dinguiraye.
Le chapelet est long à égrainer, mais de Zakariaou Diallo tué le 3 avril 2011 à Mamadou Bella Diallo et Alimou Baldé le 7 novembre 2018, le pays enregistre 102 jeunes et une mère de 6 enfants tués par balles à Conakry sur l’axe Hamdallaye-Cosa lors des manifestations politiques.
Par Populaire
Son régime est régulièrement pointé du doigt, Alpha Condé dit ses quatre vérités
à Human rights watch
Le président Alpha Condé n’a pas attendu longtemps pour dire ses 4 vérités à Human rights watch (HRW) qui écrit dans son rapport publié le 17 avril 2019 qu’«au moins 12 personnes ont été abattues à Conakry en 2018 par les forces de sécurité au cours des manifestations souvent violentes qui ont suivi les élections locales contestées et les grèves des enseignants ».
Le chef de l’Etat a fait sa riposte devant les projecteurs de la presse étrangère en affirmant sèchement que «personne ne peut nier que depuis (son) élection, la situation des droits de l’Homme a totalement changé» en République de Guinée.
Pour appuyer ses dires, le président Condé a répliqué en posant des questions dans un style à lui.
«Ceux qui critiquent les forces de l’ordre, s’ils sont honnêtes, pourquoi ils ne vont pas jusqu’au bout ? Est-ce que lorsque des gens manifestent au Sénégal, ils viennent avec des frondes, des coupecoupes, des lance-pierres ? Est-ce que vous avez ce qu’on appelle section cailloux ? Donc, quand des manifestants viennent avec des fusils de chasse et des frondes, vous voulez que les forces de l’ordre se croisent les bras ?».
A cette série de questions, l’ancien opposant historique devenu chef de l’Etat guinéen en décembre 2010 conclut sa défense par dire que cette ONG dénommée Human rights watch le «fait rire (…) parce qu’elle parle (des actes) des forces de l’ordre, mais ne parlent pas (de ceux) des manifestants qui utilisent la violence contre les forces de l’ordre».
En plus, interroge à nouveau Alpha Condé, «manifester est un droit fondamental. Mais lorsque les manifestants se mettent à casser des véhicules, à casser des maisons, à prendre les téléphones des passants, vous voulez que les forces de l’ordre se croisent les bras ?», avant de répondre par lui-même en ces termes: « Ce n’est pas à eux de me dire ce que j’ai à faire (…). J’ai des comptes à rendre au peuple (de Guinée), pas à des ONG qui font du deux poids, deux mesures».
Condé renchérit son argumentaire en laissant entendre que les ONG internationales comme Human rights watch «n’ont pas de leçons à donner à quelqu’un» comme lui.
Et puis, laisse-t-il entendre, certaines ONG sont «financées par des magnats» dont les plus nombreux, «ne sont pas contents de l’évolution de la Guinée, parce qu’ils veulent piller ce pays».
Toutefois, commente le chef de l’Etat, ces magnats et ces ONG «peuvent dire ce qu’ils veulent. Ça ne me fait ni chaud ni froid».
Point barre.
Néanmois, notons qu’en Guinée la situation des droits de l’homme est préoccupante.
En octobre 2018 par exemple, un rapport signé Human rights watch (Guinée : Le boom de la bauxite menace les droits. La quête de revenus ne devrait pas se faire au détriment des communautés locales) a pointé du doigt le régime du président Alpha Condé sur la situation qui prévaut dans la Zone économique et spéciale (ZES) de Boké prise d’assaut par des chercheurs de bauxite.
Par Populaire
Makanéra Kaké en bonne ligne d’attaque ou simple infiltré de son maître Cellou Dalein Diallo?
L’ancien ministre de la Communication recyclé «griot» du chef de file de l’opposition guinéenne peu avant de reprendre la casquette de pro-du-régime Alpha Condé a fait encore parler de lui dans le lot des politiques capables de tout pour le tout pour qui sait louer circonstanciellement leurs services.
C’était à la grandiose manifestation populaire de soutien à la modification de la Constitution organisée le lundi 22 avril 2019 dans la cité de Boké en faveur du président de la République. En ce jour férié, chômé et payé, de grande mobilisation pour les affaires sociales, citoyens lambda et porteurs de boubous trois pièces amidonnés remarquent dans l’impressionnante délégation gouvernementale conduite par l’incontournable Malick Sankhon, la silhouette d’Alhoussein Makanéra Kaké. L’ancien pourfendeur du régime Alpha Condé réapparait (ici sur la photo) en première ligne aux côtés des gros bonnets de la mouvance présidentielle.
Les Bokéens sont visiblement étonnés, mais pas du tout surpris de le voir dans ses nouveaux habits. Ils l’observent dans sa nouvelle allure, mais n’oublient pas que le sieur Makanéra Kaké est non seulement un tribun de caméléon capable de tout remettre en question puis de tout rendre beau et agréable à l’oreille des non-avertis, mais aussi et surtout un politicien abonné à l’appel du ventre et des vivats. D’où la question que la cohorte se pose, à savoir : «S’il n’est pas une taupe de Cellou Dalein Diallo et du camp des anti-3e-mandat, pour qui roule le nouveau Makanéra Kaké, ancien griot autoproclamé du chef de file de l’opposition?»
Une question que reprennent certains ressortissants de Boké vivant dans la capitale guinéenne qui ne croient en aucun des files de sincérité des nouvelles déclarations encenseurs de Kaké bien qu’il soit comme Condé natif de l’ancien canton de Boké dont le chef s’appelait Alpha N’Diaye.
Par Populaire
Le Palais du peuple fait salle comble pour Mananba Kanté
La fille du griot électrique auteur de la légendaire chanson Yeke Yeke qui traverse le monde et le temps, a fait salle comble vendredi 26 avril 2019 pour la sortie officielle de son album Nany baly à Conakry.
Une soirée dédiée à la «reconnaissance» qui devient inoubliable pour son époux de RNB Boss Soul Bang’s parce que pour la première fois de sa vie, il assiste à un événement consacrant officiellement sa douce moitié Mananba Kanté au rang de digne héritière de la lignée des griottes dont les racines sont éternellement fixées par l’histoire du peuple Mandingue.
Désormais, Mananba passe de cantatrice de Mamaya, d’animatrice de fêtes communautaires au rang de griotte vénérée qui n’ouvre la bouche que pour porter le message fort sinon marquer son temps à travers ses propres trouvailles comme l’a fait son pater Mory Kanté à travers le monde ou simplement associer sa voix et son génie aux grands moments qui marquent la vie de sa nation.
L’événement a touché le cœur de la nouvelle princesse de la chanson mandingue.
Comme si elle était dans son voile de mariée prête à quitter les siens pour vivre le reste de sa vie au foyer, Mananba n’a pu retenir ses larmes de joie lorsqu’une voix a entonné l’air Denko ou la cause de l’enfant, en son hommage.
Ce sont-là quelques moments émouvants dont seuls les détenteurs officiels de l’art de la parole savent créer dans des cérémonies du genre où l’on sacre de nouvelles personnalités tel que le veut le destin, la volonté de Dieu, et non le vouloir de quelqu’un.
La soirée de dédicace a été à la fois une agréable partie de rituelle mandingue, un enchainement d’émotions et une grande fête populaire qui s’est terminée par des pas de danse sur des notes de Lou Bé, (reste-là, en soussou), un des titres de l’album Nany baly chanté en duo par Mananba et son époux Bangs.
Par Populaire
Diallo Alpha Abdoulaye
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