A Paris, syndicalistes, « gilets jaunes » et militants autonomes sont mêlés dans le cortège. La situation se tend à l’arrivée place d’Italie. Les manifestations se terminent à Nantes, Marseille ou Bordeaux, en cette Fête des travailleurs.
Syndicalistes, autonomes, « gilets jaunes », écologistes… de nombreuses organisations et collectifs ont appelé à la mobilisation à l’occasion du 1er-Mai, à Paris et dans de nombreuses villes de France, dans un contexte tendu par plus six mois de crise sociale et vingt-quatre samedis de manifestation des « gilets jaunes ».
Le ministère de l’intérieur prévoyait quelque 115 000 manifestants dans toute la France, dont 25 000 à 35 000 à Paris. La préfecture a annoncé à 14 h 45, que 12 528 contrôles préventifs ont été menés par les forces de l’ordre à Paris et 200 interpellations (dont 55 ont été réalisées suite aux tentatives d’exactions commises secteur Montparnasse) ont eu lieu. Dans le dispositif policier déployé à Paris, on dénombre 190 motos de la Brigade de répression de l’action violente (BRAV). Le ministère de l’intérieur a promis « la plus grande vigilance » face à la présence annoncée de « 1 000 à 2 000 activistes radicaux possiblement renforcés d’individus venant de l’étranger [qui] pourraient tenter de semer le désordre et la violence ».
A Paris, le premier cortège pour le climat, s’est élancé à 11 heures de la place d’Italie en direction de Montparnasse, d’où est parti en début d’après-midi le rassemblement syndical. Du côté des « gilets jaunes », une page Facebook suggérait d’emprunter le même parcours que la manifestation pour le climat.
Les manifestations avaient pour la plupart lieu ce matin en province, comme à Bordeaux (6 400 personnes), Lyon (6 200), Marseille (5 500) ou Nantes (3 500). D’importants rassemblements étaient attendus à Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Lille, Rennes ou Nancy. A Caen, la préfecture du Calvados a interdit tous les cortèges, sauf celui organisé par plusieurs syndicats.
Le 1er-Mai 2018 est, par ailleurs, la date qui marque le début des « affaires Benalla », du nom de l’ex-chargé de mission de l’Elysée mis en examen notamment pour avoir, comme nous le révélions en juillet 2018, molesté un manifestant ce jour-là place de la Contrescarpe, à Paris. De nombreux manifestants sont venus affublés d’un masque reprenant le visage d’Alexandre Benalla et des organisations appellent à constituer un « Benalla bloc » au sein du cortège syndical.
Lemonde.fr