Home A LA UNE La bauxite, encore une matière très recherchée que l’Afrique possède en abondance

La bauxite, encore une matière très recherchée que l’Afrique possède en abondance

0
SHARE

(Ecofin Hebdo) – La bauxite fait partie de ces matières premières pour lesquelles l’Afrique peut se targuer de détenir de très grandes réserves. Cette richesse, Etats et compagnies minières souhaitent en profiter, la chasse au minerai s’étant intensifiée ces dernières années avec la croissance de la demande. Où en sont les pays africains producteurs de bauxite et comment envisagent-ils le futur ?

Bien que la Guinée soit reconnue de tous comme le pays africain le plus riche en bauxite avec le tiers des réserves mondiales, elle n’est pas la seule nation africaine possédant le minerai. On retrouve le minerai d’aluminium dans des pays comme le Ghana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mozambique ou encore Madagascar.

Grand zoom sur la Guinée, leader du continent

On assiste depuis plusieurs années à une ruée vers la bauxite guinéenne, le plus souvent en provenance de la Chine. Le pays est le premier fournisseur de l’empire du Milieu, représentant 40% des importations chinoises. La bauxite guinéenne a une haute teneur en alumine. Selon plusieurs sources, la Guinée hébergerait le tiers des réserves mondiales de bauxite (environ 25 milliards de tonnes). Avec les récentes découvertes, d’autres sources estiment à plus de 40 milliards de tonnes les réserves guinéennes. De ce total, plus de la moitié se situerait dans la région de Boké en Basse-Guinée. Le reste est réparti entre la Moyenne-Guinée dans le massif du Fouta-Djalon et la Haute-Guinée.
La production de bauxite de la Guinée est sur une pente ascendante depuis plusieurs années. En 2017, elle a augmenté de près de 40% à 42 716 000 tonnes, selon la Banque mondiale. Le pays a ipso facto ravi au Brésil sa place de 3e producteur mondial et conforté son leadership en Afrique.
Projets, compagnies, investissements

La richesse du sous-sol guinéen en bauxite ne laisse pas les compagnies minières étrangères indifférentes. Ainsi, plusieurs projets sont en cours de développement, certains en phase d’exploration et d’autres en phase d’exploitation.

La première est la Compagnie de bauxite de Guinée (CBG). Opérant depuis 1973 sur la mine Sangaredi, elle est majoritairement détenue (59%) par un consortium formé par Alcoa, Rio Tinto et Dadco Investments. Depuis 1973, la CBG indique avoir expédié plus de 500 millions de tonnes de bauxite et généré plus de 5 milliards $ de revenus pour l’Etat guinéen. Elle exploite aujourd’hui trois mines dans le voisinage de Sangaredi, qui se trouve à 138 kilomètres du port de Kamsar. La société travaille actuellement pour étendre la durée de vie de la mine et augmenter le rendement de son usine de traitement à 28,5 millions de tonnes d’ici 2027. Le projet d’extension financé par la Société Financière Internationale (SFI) devrait générer 150 millions $ de revenus au gouvernement guinéen, préserver 2300 emplois direct et 2900 indirects.