Sur la lancée de Demodoula, Kaporo-Rail et Kipe2, les démolisseurs se sont attaqués au quartier de Dar-es-Salam. Avec une brutalité et une hargne redoublées, le gouvernement poursuit sa politique de déguerpissement contre les populations démunies. La première question qu’on doit se poser dans ces conditions, c’est de savoir : quelle urgence y avait – il à lancer ces opérations aux graves conséquences humanitaires, en plein mois de Ramadan, avec des populations en grande partie musulmanes, à l’orée de la saison des pluies ? En fait tout se passe comme si le gouvernement était pressé d’administrer, non pas une simple punition à des gens qui se sont retrouvés en marge de la loi, mais plutôt un véritable châtiment. Malgré toutes les suppliques des populations concernées et les appels de toutes sortes à la raison et à la responsabilité, le gouvernement se montre totalement insensible aux malheurs du petit peuple, traité avec arrogance et mépris. Pour seule réponse, le pouvoir corrompu et incompétent, rejette la responsabilité de leurs malheurs sur les victimes de sa politique anti-populaire, comme à Dabondy où le déferlement nocturne d’ordures a fait récemment 5 morts.
Dans un communiqué du conseil des ministres en date du 14 mars 2019, le gouvernement – certainement pour donner le change – avait repris en grande partie les propositions faites par l’UFD dans notre communiqué publié le 13 mars 2019. Mais toutes ces belles promesses, comme toutes celles que fait le pouvoir, sont restées lettre morte. La folie destructrice n’a fait qu’empirer. Les actions en cours, loin de contribuer positivement à la résolution des problèmes urbanistiques vieux de plus de 60 ans, ne font qu’aggraver la misère des populations.
Avec ces opérations inhumaines, menées avec un amateurisme déconcertant, le masque est tombé. Voilà donc la véritable nature de la politique du président Alpha Condé. Aux populations les plus pauvres et les plus vulnérables, c’est la réponse des bulldozers et des forces de sécurité. Aux élites prédatrices et corrompues, aux délinquants en col blanc, c’est le laxisme et l’impunité, quand ce ne sont pas les honneurs.
Face à ces actes ignobles, nous exigeons :
Fait à Conakry, le 26 mai 2019
Pour le Bureau Exécutif National
Le Président Mamadou Baadiko BAH