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Alpha Idy Baldé, coordinateur de la Coalition Sauvons la Guinée (CSG) : «Alpha Condé devrait être aidé à sortir par la porte la plus honorable possible»

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Alpha Idy Baldé, coordinateur de la Coalition Sauvons la Guinée (CSG) : «Alpha Condé devrait être aidé à sortir par la porte la plus honorable possible»

Formateur et activiste de la Société civile guinéenne depuis une dizaine d’années, Alpha Idy Baldé est le coordinateur provisoire de la Coalition Sauvons la Guinée qui propose une sortie honorable au chef de l’Etat attiré par la possibilité d’obtenir un 3e mandat.

Le Populaire: Pourquoi avez-vous pris l’initiative de lancer cette coalition ?

Alpha Idy Baldé: L’idée de mettre en place la Coalition Sauvons la Guinée est partie du constat selon lequel une petite mafia politico-médiatique est en train de prendre le pays tout entier en otage. Ils volent, mentent et violent la loi tant que cela les arrange. Alors que si la loi n’est pas respectée, il ne saurait y avoir de République. Ce groupuscule a pris le président de la République et la presque totalité des institutions républicaines en otage. Alors que tous les guinéens devraient s’engager actuellement à aider le président de la République qui fa fait 40 ans de lutte politique, après bientôt 10 ans à la tête de la magistrature suprême de notre pays, pour que la Guinée soit meilleure. Ce qui est un honneur ultime. Ce président devrait être aidé par tout le monde à sortir par la porte la plus honorable possible. Ça y va de son intérêt personnel et de celui de toute la Guinée. N’oublions surtout pas que nous sommes dans un environnement sous-régional extrêmement fragile. De notre point de vue, c’est totalement inacceptable que des gens prennent les maigres ressources publiques pour aller faire la promotion d’un coup d’état contre la constitution. C’est tout simplement choquant et ahurissant. Ils sont malheureusement protégés dans cette ignoble forfaiture par les forces de défense et de sécurité et la justice. Nous nous sommes donc retrouvés pour mettre en place cette dynamique dénommée coalition Sauvons la Guinée qui est un collectif citoyen non partisan et non violent réunissant des citoyens, en particulier des jeunes activistes, étudiants, artistes, entrepreneurs, cadres, etc., mais également des organisations non partisanes des milieux associatifs, universitaires, syndicalistes, etc., qui partagent une vision éclairée de la Guinée. A l’image de Y’en a marre au Sénégal, mais surtout de Filimbi au Congo dont nous nous inspirons beaucoup et saluons particulièrement l’efficacité.

Quel est votre véritable challenge ?

L’objectif principal de cette coalition est d’accroître la participation citoyenne, en particulier les jeunes, et d’encourager le dialogue entre les citoyens et les acteurs tant sociaux que politiques pour améliorer la qualité de vie de la population. Cela suppose que les citoyens participent à faire respecter la Constitution et les lois de la République pour faire préserver les valeurs et acquis de la République de façon générale; qu’ils connaissent leurs droits qui sont liés à leurs devoirs, tout comme le fonctionnement de l’Etat et les différents niveaux où se prennent les décisions. Afin de pouvoir influencer les décisions publiques et politiques pour s’assurer qu’elles bénéficient à tous les citoyens. Ainsi, la coalition va fournir aux citoyens un cadre et des outils d’analyse susceptibles de faciliter un engagement citoyen et l’exercice de leurs droits et devoirs civiques en toute conscience, pour apporter un changement positif dans leur vie au quotidien.

Quelles activités avez-vous réalisées depuis le baptême de votre coalition ?

Nous avons commencé par faire un diagnostic froid mais sans concession de la situation globale de notre pays avec des jeunes de tous les horizons social et intellectuel à travers des commissions techniques. Au jour d’aujourd’hui, nous avons réussi à mettre en place la presque totalité des antennes de Conakry et ses environs immédiats. Nous avons pris contact avec des camarades à l’intérieur du pays. C’est même très avancé par endroit. Nous allons donc mettre des antennes sur toute l’étendue du territoire national et dans certaines villes à l’extérieur. Par ailleurs, nous travaillons sur des propositions pratiques de sortie de crise, parce que nous estimons qu’il faut aller au-delà de la critique. De l’autre côté, en ce qui concerne l’implication des jeunes et des femmes au niveau des instances de prise de décision, nous ambitionnons de faire un travail de fond. À travers un sondage que nous allons initier très bientôt, nous allons questionner le taux d’inscription de ces couches sur les listes électorales. Partant de là, trouver les voies et moyens de les amener à s’enrôler. Ainsi, au moment venu, ils pourront, sans violence aucune, user de leur droit de vote pour sanctionner positivement ou négativement les responsables politiques et administratifs. Il faut mentionner ici que nous ne donnerons pas sous quelque forme que ça soit une consigne de vote. Nous allons seulement aider les citoyens à mieux comprendre pour mieux se décider au moment venu.

Par Le Populaire

Kaba Fidel à propos du projet de 3e mandat et du déguerpissement à Dar es-Salam: « L’Alpha-gouvernance est une calamité, un malheur public »

Mohamed Lamine Kaba a été directeur de campagne du candidat du RPG, le professeur Alpha Condé au Sénégal et dans les pays limitrophes : Cap-Vert, Gambie et Mauritanie pendant les élections présidentielles de 2010, avant de faire le choix de rester dans l’opposition en qualité de leader du parti Force des intègres pour la démocratie et la liberté (FIDEL).

Droit dans ses bottes, il a bataillé dur lors des élections municipales du 4 février 2018, pour se faire élire vice-marie de Faranah.

A quelques mois de la fin du second et dernier mandat d’Alpha Condé à la tête du pays, Kaba ne souhaite pas que les guinéens accordent un feu vert à l’actuel président pour se présenter au rendez-vous historique de 2020.

Le Populaire : Bonjour, monsieur le vice-maire de Faranah. Avec ce qui se passe actuellement au pays, vous avez certainement mal au cœur ?

Mohamed Lamine Kaba : En tant qu’ancien responsable politique du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, ancêtre du Rpg Arc-en-ciel, ndlr), je suis sidéré par l’orientation que se fixe ce parti qui était à l’avant-poste des luttes démocratiques que notre pays a menées dans un passé récent. Le RPG qui était au premier plan de la lutte que l’opposition politique organisée contre le 3e mandat du général Lansana Conté, n’est pas censé promouvoir le troisième mandat d’un autre guinéen fut-il professeur Alpha Condé. C’est aberrant. C’est contraire au bon sens. C’est contraire aux valeurs républicaines que nous avons défendues ensemble. Ils ont renié le parcours patriotique et républicain du RPG. Ils ont annihilé l’histoire glorieuse du RPG. Ils ont abaissé le niveau moral de la politique. Ils sont prêts à défendre l’intérêt insatiable d’un monarque quitte à conduire le pays à l’abime.

Que reprochez-vous concrètement aux promoteurs de la révision constitutionnelle ?

C’est vous qui parlez de la révision constitutionnelle, les quidams parlent du changement constitutionnel en un mot d’une nouvelle constitution. Lisez la constitution, du premier jusqu’au dernier article. Nulle part vous n’avez une disposition qui annonce la procédure du changement constitutionnel ou d’adoption d’une nouvelle constitution. Selon l’article 23, aliéna 6 de la Charte africaine de la démocratie des élections et de la gouvernance, toute révision ou modification de la constitution cherchant à confisquer l’alternance est anticonstitutionnelle et punie par l’Union africaine (UA). Selon l’article 552 du Code pénal guinéen, le changement constitutionnel est considéré comme un attentat, comme une atteinte grave aux intérêts fondamentaux de la nation et puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Toute la question est de savoir où sont ces juges, qui sont prompts à s’autosaisir quand il s’agit de traquer, de juger et de condamner les frontistes opposés au projet du 3e mandat. Pourtant, ils devraient sévir contre les violateurs de la constitution qui sont les promoteurs du projet du 3e mandat.

Que dites-vous aux opposants à ce projet de révision ?

Je me fais le devoir de lancer un appel républicain à tous les patriotes guinéens de coordonner une action citoyenne autour du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) en vue d’avorter ce projet du 3e mandat. Pour rien au monde, ne cédons à l’intimidation ni au chantage. Ce qui est en jeu, c’est l’avenir de notre pays, c’est la promotion d’un état de droit. Ensemble, menons une opposition farouche contre cette séquestration de la liberté collective et contre cette rétrogradation sans précédent.

En actualité, après Kaporo-rails, Dar es Salam connait son opération de déguerpissement pendant ce mois de ramadan alors que les grandes pluies ont déjà endeuillé Dabondy avec son lot de morts et de dégâts matériels. Quelle analyse vous, leader du parti Fidel, faites-vous de tous ces événements ?

Je présente mes condoléances aux familles endeuillées suite à ce drame de Dabondy. Malheureusement, l’Etat crée plus de problèmes que de solutions. Le déguerpissement doit être la phase finale et non le début. Selon l’article 5 alinéa 1 de la constitution : « La personne humaine et sa dignité sont sacrées. L’Etat a le devoir de les respecter et de les protéger », fin de citation. Au regard de cette disposition constitutionnelle, l’Etat a failli à son devoir, car mettre les citoyens dans la rue sous prétexte de récupérer les domaines de l’Etat est une transgression à la constitution. Un Etat soucieux de la protection de ses citoyens aurait aménagé des logements décents avant de déguerpir ces derniers. Pas en les livrant à la merci de la nature en cette saison des pluies et du mois de ramadan. C’est pathétique. L’Alpha-gouvernance est une calamité, un malheur public. Ensemble relevons ces défis auxquels nous sommes confrontés.

Par Le Populaire