Dépôt de plainte des victimes de Kaporo à la cour de la CEDEAO. (Le Comité central de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon)
Suite aux récentes démolitions de domiciles à Conakry, un COLLECTIF DES VICTIMES a été constitué en Guinée afin de répondre aux violations flagrantes de leurs droits par le gouvernement. A cette occasion, Pottal-Fii-Bhantal avait lancé un appel à la mobilisation pour soutenir les efforts de justice de ce collectif.
Cet appel fut entendu par nos membres et un avocat guinéen, Maitre Dramé Alpha Yaya qui a pris le dossier en main sans paiement préalable. Notre organisation a mobilisé les fonds initiaux pour la préparation du dossier judiciaire.
Nous avons l’honneur d’informer nos membres et sympathisants que la plainte a été déposée à la cour de la CEDEAO le Lundi, 3 Juin 2019. La plainte comporte deux volets. Le premier volet est une injonction au gouvernement guinéen de mettre fin aux démolitions illégales. Le second volet est une demande compensation des victimes.
Trois jours plus tard, en date du 6 Juin, la cour a intimé le gouvernement guinéen pour une réponse dans la quinzaine. La cour a en outre convoqué l’audience sur la demande d’injonction pour le 27 Juin 2019 à Abuja, au Nigéria. Les membres du collectif, notre avocat et notre organisation se réjouissent de l’intérêt exceptionnel que la cour de la CEDEAO porte à ce dossier tragique.
Les victimes ont pour une fois montré une détermination qui est à saluer et à encourager. Elles ont résisté aux menaces des agents de l’état. Elles ont déjoué le piège de divisions de leur mouvement avec des fausses promesses de compensations de certains propriétaires après que le mal ait été commis ; ce qui en soit est un aveu de crimes prémédités.
Pottal-Fii-Bhantal s’associe au collectif pour remercier maître Dramé Alpha Yaya ainsi que ses agents pour le travail immense accompli en faveur de victimes déshéritées et l’exemple qu’ils donnent à des millions de guinéens.
Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à l’avancée de ce dossier qui a un caractère historique, ne fut-ce que par son ampleur de plus de 1200 plaignants. Les protestations populaires, les marches, les solidarités pour utiles qu’elles soient, n’ont jamais réussi en eux-mêmes à arrêter les crimes d’état en Guinée. Mais, pour une fois, l’état guinéen sera obligé de faire face à ses crimes devant une justice qu’il ne contrôle pas.
Comme notre organisation l’a souvent rappelé, la justice est le fondement de la démocratie. Ainsi, le recours à la justice par les citoyens doit être notre arme. Aux victimes des abus de l’état dans notre pays, notre organisation assure sa disponibilité pour l’engagement de toute actions judiciaires pour défendre leurs droits.
Nous informerons le public du déroulement de ce dossier ainsi que de dossiers en cours de préparation pour lutter contre l’impunité chronique qui a gangrené le tissu social de notre pays.
Le Comité central de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon.