Des ratés, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en a connus des dizaines. Jeune Afrique a sélectionné le meilleur du pire.
Gabon 2017 :
Éliminé de sa CAN au premier tour
Avant même le coup d’envoi, la CAN organisée au Gabon sentait déjà le roussi. Un peu plus d’un mois avant le tournois, la Fédération gabonaise de gootball (Fegafoot) nomme, au poste d’entraîneur, l’Espagnol José Antonio Camacho, en remplacement du Portugais Jorge Costa. Une décision qui ne s’avérera pas très heureuse. Sur le papier, pourtant, la sélection a une certaine allure, avec Aubameyang, Lemina, Ndong, Ecuele Manga ou Ovono.
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Les supporters des Panthères se disent que leur équipe a les arguments pour faire un petit bout de chemin. Ils tomberont de haut : incapables de battre la modeste Guinée-Bissau en match d’ouverture (1-1), les Gabonais alignent les matchs nuls face au Burkina Faso (1-1) puis au Cameroun (0-0) et laissent les Étalons et les Lions indomptables poursuivre leur parcours. Ils verront leurs voisins camerounais triompher à Libreville face à l’Égypte en finale (2-1).
Tunisie 1994 :
Sortie dès le premier tour à Tunis
C’est l’un des plus gros ratés de l’histoire de la CAN. Les Tunisiens se souviennent encore de cette CAN 1994, la dernière à se jouer à douze équipes, et dont ils étaient l’un des favoris.
Le sort les a placés dans le Groupe A, avec le Mali et le Zaïre, deux adversaires à leur portée. Sauf que les Aigles de Carthage passent complètement à côté du match d’ouverture face à des Maliens décomplexés (0-2), le 26 mars à Tunis.
La victoire des Léopards face à leurs tombeurs de la première journée oblige les Nord-Africains à battre les Zaïrois le plus largement possible, s’ils veulent se qualifier pour les quarts de finale. Ils y croient une quinzaine de minutes, après l’ouverture du score de Rouissi sur penalty. Mais la Tunisie est finalement rejointe (1-1) devant 45 000 supporters atterrés et termine à la dernière place de son groupe.
Les deux sélectionneurs, Youssef Zouaoui et Faouzi Benzarti, sont virés. Deux ans plus tard, les Aigles seront vice-champions d’Afrique en Afrique du Sud.
Sénégal 1992 :
Le quart fatal
Claude Le Roy, auréolé d’un titre de champion d’Afrique obtenu en 1988 avec le Cameroun, avait conduit les Lions de la Teranga en demi-finales en 1990 en Algérie.
Pour cette première édition de la CAN à douze équipes, le Sénégal fait logiquement partie des favoris. Avec, comme principaux arguments, quelques très bons footballeurs comme Bocandé, Youm, Sène ou Souleymane Sané, le père de Leroy, qui évolue à Manchester City.
Pourtant, le premier match perdu à Dakar face au Nigeria (1-2), ne laisse rien augurer de bon. Écrasés par la pression, les Lions se ressaisissent en battant le Kenya (3-0), mais le pire est à venir. Le 19 janvier, ils s’inclinent (0-1) face au… Cameroun, qui leur causera par la suite de nombreux déboires. Le Roy, lui, s’en ira quelques semaines plus tard.
Maroc 1988 :
La double humiliation de Casablanca
Douze ans après leur premier (et unique) titre continental, conquis en Éthiopie en 1976, les Marocains s’imaginent de nouveau régner sur l’Afrique. Ils sortent d’une Coupe du monde 1986 réussie (huitièmes de finale) et ils ont pour eux l’avantage de jouer devant leur public à Casablanca.
Après avoir passé le premier tour sans se montrer flamboyants – victoire face à l’Algérie (1-0), nuls contre le Zaïre (1-1) et la Côte d’Ivoire (0-0) -, les Lions de l’Atlas s’écroulent en demi-finales face aux Camerounais de Claude Le Roy (0-1), futurs champions d’Afrique.
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L’humiliation ne s’arrête pas là : en match pour la troisième place, Timoumi et ses coéquipiers s’inclinent face au voisin algérien lors de la séance de tirs-au-but (1-1, 3-4 aux t.a.b), devant des tribunes presque vides du stade Mohammed V. Le sélectionneur brésilien, José Faria, en poste depuis 1983, ne résistera pas à cet échec. Depuis, le Maroc court toujours derrière un deuxième sacre.
Côte d’Ivoire 1984 :
Éjectée au premier tour
Tout avait pourtant si bien commencé. Le 4 mars, à Abidjan, la Côte d’Ivoire bat largement le Togo (3-0) pour son premier match. Avec ses professionnels évoluant en Europe, dont Michel Goba, l’oncle d’un certain Didier Drogba, les Éléphants, même s’ils ne sont pas considérés comme les grands favoris de leur CAN, s’imaginent bien se glisser dans le costume des empêcheurs de tourner en rond.
La défaite face à l’Égypte (1-2), quelques jours plus tard, calme les supporters ivoiriens, redevenus beaucoup plus pragmatiques. Le Cameroun de Roger Milla se chargera de mettre un terme aux dernières illusions des Ivoiriens (2-0).
L’absence des Éléphants pour la suite de la compétition nuit à l’intérêt populaire de cette CAN. Les derniers matchs se jouent devant des tribunes dégarnies : 500 personnes assistent à la finale pour la troisième place entre l’Algérie et l’Égypte (3-1), et seulement 27 500 à la finale Cameroun-Nigeria (3-1).
Jeunrafrique