Un homme est mort jeudi dans des heurts pendant une manifestation dans le sud de la Guinée.
Un homme blessé jeudi dans des heurts pendant une manifestation dans le sud de la Guinée contre une révision de la Constitution est décédé, a indiqué vendredi à l’AFP le maire de N’Zérékoré, placée sous couvre-feu nocturne à la suite de ces violences.
Le président Alpha Condé, dont le deuxième mandat s’achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats en Afrique – deux maximum en Guinée. Depuis plusieurs mois ses partisans appellent à une révision constitutionnelle qui lui permettrait d’en briguer un troisième.
« On ne sait pas encore à quel camp il appartenait »
Des heurts avaient éclaté jeudi à N’Zérékoré (sud) entre manifestants répondant à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en avril pour s’opposer à cette révision, forces de l’ordre et partisans du pouvoir, faisant une trentaine de blessés.
Un de ces blessés a succombé dans la nuit, a indiqué à l’AFP le maire, Moriba Albert Délamou. Il s’agit d’un «jeune homme qui a été poignardé lors d’affrontements entre militants rivaux. Mais on ne sait pas encore à quel camp il appartenait», a-t-il précisé.
Dans la soirée de jeudi, le préfet El-Hadj Sory Sanoh a instauré un couvre-feu de 16H30 à 7 heures du matin sur tout le périmètre de la ville et ses environs à la suite des violences, a appris l’AFP de source officielle dans la région.
Dans la soirée, après les heurts, des boutiques et des magasins ont été pillés et des coups de feu entendus dans plusieurs quartiers, ont indiqué des habitants barricadés chez eux, joints par l’AFP de Conakry.
À lire : Les démocrates scandalisés par la dernière sortie de Donald Trump
Les participants à la manifestation de jeudi ont déploré que les forces de l’ordre les empêchent de défiler alors qu’un rassemblement le 10 juin à N’Zérékoré, en faveur d’un troisième mandat de M. Condé, s’y était déroulé sans encombre.
Ancien opposant historique et premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, Alpha Condé, 81 ans, n’a jusqu’à présent pas annoncé de révision de la Constitution pour se représenter, mais plusieurs de ses déclarations ont été interprétées en ce sens.
Et l’ensemble du gouvernement est favorable à une nouvelle Loi fondamentale, a assuré fin mai le Premier ministre, Kassory Fofana, au lendemain de la démission du ministre de la Justice, Cheick Sako, qui avait invoqué son opposition à «toute modification ou changement de la Constitution».
Afp