Le PDG du réseau social Mark Zuckerberg associe à son projet de cryptomonnaie une vingtaine de poids lourds du commerce ou du paiement.
Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg s’exprime devant les développeurs du réseau social, le 1er mai 2018, à San José (Californie.)
Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg s’exprime devant les développeurs du réseau social, le 1er mai 2018, à San José (Californie.) MARCIO JOSE SANCHEZ / AP
Mark Zuckerberg va vite : Facebook doit annoncer, mardi 18 juin, les détails de sa « monnaie », baptisée libra. Soit moins d’un an et demi après avoir exposé, en janvier 2018, son vœu d’étudier les « cryptomonnaies », ces systèmes d’échanges décentralisés et chiffrés : « Elles prennent le pouvoir des systèmes centralisés pour le remettre dans les mains des gens. Mais elles présentent le risque d’être plus difficiles à contrôler », écrivait-il, préfigurant les lourds débats qui accompagnent ces projets.
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Ce qui frappe aujourd’hui, c’est que le groupe de Menlo Park (Californie) a réussi à emmener dans son projet plus d’une vingtaine de poids lourds du commerce ou du paiement : Uber, Spotify, Visa-Mastercard, Paypal, ou Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire du Monde)… C’est une réponse aux critiques qui s’inquiètent de voir Facebook et ses plus de deux milliards d’utilisateurs s’arroger un pouvoir réservé aux Etats. Mais aussi d’assurer une large diffusion au libra, qui sera lancé à la mi-2020.
A quoi va servir le libra ?
Cette monnaie numérique sera adossée à un panier de monnaies et de valeurs jugées stables, par exemple des dollars et des euros. Grâce à une application sur leur téléphone portable, les consommateurs pourront en acheter et les utiliser pour payer sur Internet, sur des plateformes d’e-commerce mais aussi dans l’univers de Facebook, notamment les messageries Whatsapp ou Messenger.
Elle permettra aussi d’acheter des biens dans des boutiques physiques. Cette cryptomonnaie servira également au transfert d’argent : un Indien installé aux Etats-Unis pourrait ainsi envoyer des libras à sa famille à Bombay. L’ambition de Facebook et de ses partenaires est d’offrir un service plus rapide et moins cher que ceux des banques ou de Western Union.
Les échanges ne passeront pas par les canaux habituels du système financier, mais par une « blockchain », cette technologie de transmission d’informations, sécurisée et cryptée, utilisée pour la cryptomonnaie « bitcoin ». Mais le réseau de libra sera privé et ses « nœuds » seront des serveurs opérés par les partenaires.
Les libras pourront être achetés dans tous les pays du monde, avec de la monnaie locale, y compris en liquide pour les personnes sans compte bancaire. Cette monnaie cible particulièrement les pays en développement, où le système financier et la monnaie ne sont pas toujours stables : Inde, Brésil, Venezuela, Argentine…
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