Après plus de 4 heures de réunion au ministère des Sports hier lundi, le président de la Fédération guinéenne de Football, Mamadou Antonio Souaré a limogé le sélectionneur Paul Put et tout son staff. Le Président de la Fédération Guinéenne de Football a également suspendu plusieurs responsables administratifs et techniques impliqués dans la disqualification des U17 privés de leur Coupe du monde pour indélicatesse de certains responsables. Mais, le natif de Wondima est resté curieusement muet sur la suspension annoncée de son vice-président, le Congolo-Guinéen Amadou Diaby, gravement mis en cause par le désormais ancien sélectionneur Paul Put.
Selon le sulfureux coach belge, qui sera entendu ce mardi par la commission d’éthique de la Fédération Guinéenne de Football, Amadou Diaby et son manager perçoivent 5 000 euros sur son traitement mensuel de 30 000 euros: 3 000 euros pour le premier vice-président de la Fédération Guinéenne de Football et 2 000 euros pour l’agent.
Dans son rapport et lors de l’audition au ministère des Sports, Put a insisté sur ces accusations et fait des révélations sur l’affairisme monté autour de l’équipe nationale comme le recrutement conditionné des joueurs et du staff. Un affairisme aux accents de Syligate. Par ce fait, le vereux dirigeant sportif Amadou Diaby viole gravement le code d’éthique de la FIFA en portant la casquette d’agent ou d’intermédiaire incompatible avec son statut d’officiels.
La conduite des officiels auxquels s’applique le code de la FIFA doit refléter en tous points les principes et objectifs de la FIFA, des confédérations, des fédérations, des ligues et des clubs, et ne doit contrevenir en aucune façon à ces principes et objectifs.
Ces personnes doivent mesurer toute la portée de leur appartenance à la FIFA, aux confédérations, aux fédérations, aux ligues et aux clubs, les représenter et se comporter envers elles avec honnêteté, dignité, respectabilité et intégrité. Elles doivent respecter les valeurs du fair-play dans tous les aspects de leurs fonctions. Elles doivent assumer leur part de responsabilité sociale et environnementale.
Et si les faits sont confirmés, Amadou Diaby se serait rendu coupable de conflits d’intérêts selon l’article 19, d’abus de pouvoir que l’article 25 du code d’éthique et de corruption.
« Les personnes auxquelles s’applique le présent code ne doivent en aucun cas abuser de leur pouvoir ou de leur fonction, notamment à des fins privées ou pour en tirer un quelconque avantage pécuniaire.
Toute violation du présent article est sanctionnée d’une amende d’au moins CHF 10 000, ainsi que d’une interdiction d’exercer toute activité relative au football de deux ans au moins. La sanction est alourdie jusqu’à la radiation si la personne occupe de hautes fonctions dans le football, ainsi qu’en fonction de la pertinence et de l’importance de l’avantage reçu. »
Il convient de noter que le nouveau code se veut même plus strict en matière de corruption dans la mesure où il prévoit des sanctions minimales pour chaque infraction. Ainsi, tout fait de corruption se traduira au minimum par une suspension de cinq ans de toute activité liée au football ainsi que par une amende de CHF 100 000.
Le Président de la Commission d’éthique, Amadou Tam Camara et ses membres écouteront l’ancien coach Paul Put et tous ceux qui seront cités notamment son ancien allié Amadou Diaby et tireront les conclusions de droits. Le Syligate ne fait que commencer pour Amadou Diaby.
Mamadou Sagnane