Sénégal : La compagnie d’aviation, Air Sénégal refuse d’utiliser la langue Pulaar dans ses services aux voyageurs.
Malheureusement seuls l’anglais, le français et le wolof seraient les seules langues de communication de la compagnie Air Sénégal, selon plusieurs voyageurs qui ont déjà pris leurs avions. Ainsi, beaucoup de plaintes ont été faites suite au constat de l’absence de l’utilisation du Pulaar, dans les services aux voyageurs de cette compagnie nationale d’aviation. Mais jusqu’à présent, rien n’est encore fait pour l’intégrer le Pulaar, afin de mieux assister, réconforter et représenter cette clientèle spécifique. On ne comprend pas pourquoi notre société nationale nous refuse ce à quoi on a droit. Beaucoup de voyageurs partout à travers le monde sont mis à l’aise dans leurs langues maternelles et/ou de préférence. Pourquoi pas nous ? sommes-nous des moins que rien dans notre propre pays ?
Aperçu de la langue Pulaar dans les services publics
La langue des fulbés serait présente dans 28 pays et elle occuperait la deuxième place parmi celles qui sont les plus parlées en Afrique selon plusieurs sources concordantes. Elle est incontestablement une langue nationale, sous régionale, continentale et internationale. Le Pulaar a toujours été marginalisé depuis l’indépendance du pays en 1960 et même bien avant. Leur proximité avec l’une des religions de l’Orient, leurs a valu une forte méfiance des pouvoirs de l’époque. Ils auraient même été combattus plus férocement et seraient aussi plus persécutés que d’autres groupes ethniques africains. Beaucoup de sociétés d’état du Sénégal dans leur communication refusent d’utiliser notre langue pour nous accommoder alors que nous sommes des citoyennes et citoyens à part entière. L’exclusivité du français et du wolof dans les services publics est une forme de discrimination envers les autres langues et les autres ethnies du pays. Et on peut dire sans risque de se tromper, que ce fait viole les lois de la constitution du pays. En refusant l’utilisation du Pulaar dans sa communication, Air Sénégal renie notre citoyenneté sénégalaise. Pourtant la ligne Dakar- Paris compterait plus de voyageurs s’expliquant en Pulaar que d’autres clients s’exprimant dans d’autres langues pris individuellement. Ce trajet serait alimenté par une forte présence d’immigrés sénégalais dans cette partie de l’Europe plus particulièrement en France et en Italie. D’ailleurs, la plupart des expatriés vivant en France s’exprimeraient dans la langue des mbimis. La très pauvre prestation linguistique de cette société ainsi que d’autres griefs liés à son centre d’appel, prouvent à suffisance que cette compagnie nationale n’offre pas de bons services. Ayant flairé une belle opportunité d’affaire, la compagnie Air France aurait commencé à servir ses clients dans cette belle et agréable langue qu’est le Pulaar.
Si les citoyens à l’intérieur du pays acceptent cette situation comme telle avec beaucoup d’amertume, par contre ceux de la diaspora sont extrêmement mécontents et ne laisseront pas cette situation indécente persister. Il faudra remarquer que c’est parmi nous qu’on trouve les plus grands voyageurs. Ne pas tirer profit de cette langue tue notre sentiment d’appartenance nationale. Un plan d’action est en train d’être concocté. Beaucoup de gens sont unanimes à dire qu’ils ne dépenseront pas leur sous pour soutenir une compagnie d’aviation qui n’a aucun respect pour eux et qui contribue à tuer leur langue maternelle. On nous ignore royalement alors nous sommes parmi les contribuables de cette compagnie d’aviation qui est en même temps la nôtre mais qui nous rejette.
Que faire ? une campagne internationale de boycott comme solution.
C’est notre dernier appel (Last Call) à la direction générale pour que la langue Pulaar soit utilisée à l’instar des autres langues à l’intérieur de cette compagnie comme à l’extérieur. Nous lancerons une campagne internationale de boycott contre cette compagnie qui viole bien des lois de notre pays car elle traite les sénégalaises et les sénégalais de manière discriminatoire. Nous demanderons à nos compatriotes et à nos souteneurs, de ne plus dépenser leur argent pour soutenir une compagnie qui ne respecte pas notre langue et notre culture. Cette bataille continuera jusqu’à la satisfaction de nos droits linguistiques. D’ici là, on s’attend à ce que les autorités fassent des changements pour nous satisfaire. Le Pulaar doit être une des langues de communication d’Air Sénégal, un point c’est tout et c’est non négociable.
Gondiel Ka
Chroniqueur
Secrétaire administratif