Près de 150 migrants, dont des femmes et des enfants, seraient morts après le naufrage de leur bateau au large des côtes libyennes la semaine dernière. 147 autres ont pu être secourus et ont été renvoyés en Libye. Le bateau se rendait en Italie.
« La pire tragédie en mer Méditerranée depuis 2019 vient de se produire », a déploré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, sur twitter. « Il faut immédiatement rétablir le sauvetage en mer, mettre fin à la détention des réfugiés et des migrants en Libye et augmenter les voies de sortie sûres hors de la Libye, avant qu’il ne soit trop tard pour de nombreuses autres personnes désespérées. »
Avant cette tragédie, 669 décès avaient déjà été signalés en Méditerranée depuis le début de l’année 2019, selon l’HCR.
« Le HCR exhorte de nouveau les Etats à fournir une aide supplémentaire, y compris de nouvelles places de réinstallation et d’autres voies de sortie sûres hors de la Libye pour les personnes vulnérables et à risque » a dit Charlie Yaxley, porte-parole de l’organisation lors d’une conférence de presse à Genève.
Des chiffres alarmants dans la région
Le 9 juillet dernier 90 migrants ont été arrêtés dans une embarcation au large de Sfax par la garde maritime tunisienne. Ils ont été pris en charge par les services de l’immigration. Des passeurs ont été arrêtés.
Les 86 personnes parties de Libye le 1er juillet n’ont pas eu la même chance. Seulement trois ont survécu sur les quatre qui avaient pu être secourues. 82 autres ont perdu la vie lors du naufrage de leur bateau au large de la Tunisie. Les autorités locales sont débordées, face à l’afflux de dépouilles et peinent à les prendre en charge.
Le Maroc, partenaire privilégié de l’Europe dans la lutte contre la migration irrégulière, est également sous pression. Le week-end du 6 juillet dernier, 271 migrants ont été secourus en mer et ramenés aux ports les plus proches. Cette année, la Marine Royale a avorté 40 300 tentatives de migration irrégulière, un nombre en hausse par rapport à la même période en 2018.
Dans d’autres pays de la région, les politiques de lutte contre la migration irrégulière sont renforcées. Au Niger, pays de transit par excellence, pour les africains de l’Afrique subsaharienne, les passeurs peuvent encourir des peines allant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement. Les patrouilles se multiplient au nord du pays, notamment aux frontières avec la Libye et l’Algérie.
TMP – 19/08/2019