Le «symbole» de la liberté de la presse menacé en Guinée : Makan Koné livre le message du Forum des éditeurs africains
Le secrétaire général du Forum des éditeurs africains, le malien Makan Koné(sur la photo) était en fin de semaine dernière à Conakry pour apporter le soutien de son institution à la presse privée guinéenne prise à partie dans son oeuvre quotidienne de sentinelle de la démocratie.
Ancien directeur de la Maison de la presse du Mali,Makan Koné est journaliste, directeur de publication de l’hebdomadaire Nou-velle Libération édité à Bamako. Il est surtout le secrétaire général du Forum des éditeurs africains basé à Johannesburg, en Afrique du Sud, dont Souleymane Diallo du Lynx est membre fondateur.
Il a effectué une visite éclair à Conakry du 28 au 29 août 2019, en qualité de délégué de son institution, pour apporter son soutien à la presse guinéenne suite aux ennuis judiciaires du fondateur du satirique Le Lynxet du directeur de la radio Lynx Fm, Abou Bakr.
«La moindre des choses qu’on puisse faire, c’est de venir apporter notre soutien, exprimer notre solidarité, et dire aux autorités guinéennes que la presse guinéenne n’est pas seule» dans cette épreuve, affirme-t-il en invitant journalistes et éditeurs de Guinée à ne pas baisser la garde pour défendre leurs droit acquis.
Le contrôle judiciaire auquel était soumis Souleymane Diallo a été levé le 26 août 2019, mais celui sur Abou Bakr reste maintenu. Et le dossier suit son cours au TPI de Kaloum.
- Koné appelle à la vigilance:«Notre combat c’est veiller sur tout ce qui concerne la liberté de la presse. On n’est pas là pour faire un bras de fer, non!, on est là pour dire : voici nos droits, ils doivent être respectés, voici les limites qu’on n’a pas à dépasser, voici les limites que vous, les gouvernants, n’avez pas à dépasser !»
En Guinée, tout comme dans certains pays africains, les délits de presse étant dépenalisés par la Loi sur la liberté de la presse, M. Koné s’étonne qu’elle soit contournée par les autorités au profit de la Loi sur la Cybersécurité de plus en plus invoquée devant la justice pour tenter de faire taire les journalistes.
«On fait souvent recours au Code pénal pour sortir du cadre des délits de presse, pour nous juger comme des citoyens ordinaires. Or, ce n’est pas que nous sommes des citoyens ou bien que nous voulons nous soustraire de la justice, non ! C’est que c’est la société même qui a fait que notre profession est spécifique».
En effet. Partout dans le monde, les journalistes et les éditeurs de presse font un travail de service public pour l’ancrage de la démocratie. Donc, du bien-être de la société dans laquelle ils vivent.
Par Gordio Kane