La démocratie est simple, elle permet la transmission pacifique du pouvoir. En démocratie, on accepte de perdre, en se disant, qu’on peut gagner la prochaine fois.
En Guinée, c’est cette possibilité de perdre qui a été écartée depuis 1958. Pourtant, les Français ont accepté de se plier au résultat du suffrage universel lors du référendum du 28 septembre 1958. Comme promis le général Charles de Gaulle nous a accordé notre indépendance. Sékou Touré est devenu président en raison de la légitimité qu’il tirait de sa victoire aux élections législatives de 1956.
Depuis donc 1958, nos dirigeants successifs ont embastillé, violé et tué leurs compatriotes pour se maintenir au pouvoir. Toutes les élections ont été truquées pour garder le pouvoir.
Ils ont en commun une chose abominable : ne jamais tenir parole. Ils n’ont aucune de leurs promesses. La Guinée est une succession d’espoirs assassinés.
A la lumière de leurs actes, nous savons maintenant, qu’ils ne croyaient en rien et qu’ils n’étaient intéressés que par le pouvoir, source de puissance, de privilèges et de richesses pour eux et leurs clans familiaux.
Notre souveraineté populaire a été confisquée, et c’est pas une partie de plaisir de la reprendre pour qu’on puisse choisir librement nos dirigeants et les renvoyer du pouvoir si nous ne sommes pas satisfaits d’eux.
L’Occident a pris réellement une avance sur le reste du monde, que lorsqu’il a été mis fin à l’absolutisme monarchique et que l’alternance politique est devenue une la norme.
En Chine, Deng Xiaoping a tiré les leçons du désastre des années Mao. Il mis fin à la concentration du pouvoir entre les mains d’un seul, d’où le fait qu’il fixa les nouveaux principes de l’exercice du pouvoir : collégialité et renouvellement des équipes dirigeantes après deux mandats de cinq ans chacun. C’est ce qui permis l’extraordinaire développement de la Chine des quatre dernières décennies. Toutefois, Xi Jinping en remettant en cause ce modèle pour revenir à celui de Mao, est en train d’inauguré le commencement du déclin prochain de la Chine.
Pour revenir à notre pays, à quoi la longévité au pouvoir nous a servi ? Les deux premiers dirigeants ont fait à eux deux 50 ans de pouvoir pour toujours plus de pauvreté. Quant à Alpha Condé, il pense que 10 ans de galère sont insuffisants pour nous, il faut en rajouter des années de plus jusqu’à sa mort.
Quels sont les grands perdants de toute cette folie de vouloir coûte que coûte mourir au pouvoir ? Évidemment, ce sont les jeunes Guinéens. C’est pourquoi, ce combat contre un 3 ème mandat est le leur, ils ne luttent pour aucun leader politique, bien au contraire. L’enjeu de la lutte actuelle, c’est la reprise de notre souveraineté populaire confisquée, pour que tout prétendant au pouvoir comprenne, que c’est le peuple qui détient le pouvoir. Et donc que les dirigeants ont pour vocation de servir le peuple et non se transformer en monarque de droit divin. C’est ça le plus important.
Alpha Saliou Wann