Le chef de la Commission électorale de Guinée a proposé lundi que les élections législatives se tiennent le 28 décembre, conformément aux souhaits du président Alpha Condé, mais les représentants de l’opposition au sein de cette instance ont jugé cette date « irréaliste ».
« La date que nous avons pu trouver au niveau de la plénière de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) est le 28 décembre 2019 et cette date est tenable », a dit le président de la Ceni, Salif Kébé, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, selon un communiqué du gouvernement.
Les législatives étaient initialement prévues en septembre-octobre 2018, mais ont été reportées et les préparatifs pour les organiser en novembre 2019 se sont avérés laborieux. Le chef du gouvernement a « pris acte de l’annonce de l’instance électorale et promis d’en rendre compte au chef de l’État », qui avait insisté le 4 septembre pour qu’elles se déroulent « dans le courant de cette année ».
Contestation de l’opposition
La date du 28 décembre a été immédiatement contestée par le vice-président de la Céni, El Hadji Bano Sow, et d’autres représentants de l’opposition. « Après plusieurs jours de travaux houleux et intenses, les commissaires de la Céni n’ont pas pu s’accorder sur un chronogramme (calendrier) réaliste pour les prochaines élections législatives », ont écrit les commissaires de l’opposition, qui jugent qu’elles ne peuvent pas être légalement et pratiquement organisées avant mars 2020.
« Nous n’accepterons pas que des élections bâclées soient organisées pour faire plaisir à Alpha Condé, qui veut avoir coûte que coûte une majorité pour faire passer son projet occulte de modification de la Constitution et s’octroyer une présidence à vie », a déclaré un membre de la Céni sous le couvert de l’anonymat.
Le Premier ministre a entamé lundi des consultations avec les partis politiques portant sur les législatives, mais aussi sur la « nouvelle Constitution », selon un communiqué distinct. La quasi-totalité de l’opposition et de la société civile boycotte ces consultations, qu’elles considèrent comme un nouveau signe qu’Alpha Condé souhaite se représenter à l’issue de son second mandat de cinq ans, qui s’achève en octobre 2020.
Jeunrafrique