Le président nigérien Issoufou Mahamadou a déclaré, lundi à Paris, qu’il quittera le pouvoir en 2021, au terme de son second et dernier mandat constitutionnel, ont rapporté plusieurs médias.
«Je suis un démocrate. Et la preuve, en 2021 je m’en vais, c’est mon dernier mandat et je n’ai pas l’intention de triturer la constitution», a rapporté le site d’informations www.actuniger.com qui rendait compte de la conférence de presse animée par le président Issoufou Mahamadou en marge d’une rencontre avec son homologue français Emmanuel Macron à l’Elysée.
Cette annonce du président nigérien intervient dans un contexte de forte polémique au Niger, après qu’une association de jeunes de la région Zinder (Sud-est) a appelé à la prolongation du mandat du président Issoufou Mahamadou au-delà de 2021 «pour poursuivre ses grands chantiers».
Deux responsables de cette association ont été arrêtés et attendent d’être jugés pour «appel à la violation de la Constitution et trouble à l’ordre public».
La constitution nigérienne en vigueur limite les mandats présidentiels à deux.
Depuis son accession au pouvoir en 2011, le président Issoufou Mahamadou n’a cessé de manifester son intention de quitter le pouvoir après son second et dernier mandat qui expire en avril 2021.
Mais, de nombreux Nigériens restent sceptiques au regard de l’expérience vécue en 2009 avec son prédécesseur Tandja Mamadou.
Alors qu’il avait promis, lui aussi, de se retirer à la fin de son second mandat constitutionnel, l’homme a cédé à l’appel de certains de ses partisans qui lui ont conseillé de s’attribuer un bonus de trois années pour «parachever ses chantiers».
Malgré la forte opposition des organisations politiques et de la société civile nationales et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance interdit toute révision des textes électoraux à six mois des élections dans tout pays membre de cette organisation sous-régionale, Tandja Mamadou a organisé un référendum en août 2009 pour modifier la Constitution et s’octroyer le bonus de trois ans.
Le 18 février 2010, il a été renversé par un coup d’Etat militaire.
Dans beaucoup de pays africains, des présidents arrivés au terme de leurs mandats constitutionnels ont modifié les constitutions de leurs pays pour rester au pouvoir.
https://www.aa.com.tr/fr/afrique/niger-issoufou-mahamadou-réitère-son-engagement-de-quitter-le-pouvoir-en-2021/1165648