Le président Alpha Condé, en refusant de cesser toutes fonctions au sein du RPG-AC conformément a la loi, montre un mauvais exemple et cautionne ainsi une dérive dans la mesure où cet état de fait a ouvert un boulevard a des extrémistes et laveurs de chats pour tenir des discours irresponsables et indigestes chaque semaine au siège du parti au pouvoir.
Le dernier cas illustratif est celui de l’un des animateurs de leur assemblée générale hebdomadaire, en l’occurrence Alpha Ibrahima Keira, qui profère des menaces sous prétexte du maintien de l’ordre public, contre les légalistes qui s’opposent à leur projet de putsch constitutionnel. En ayant une telle posture, il se positionne en militant politique zélé et non en ministre de la sécurité car le siège du RPG n’est pas une institution de la république. Donc ses propos ne sont que du bavardage destiné à renforcer sa position auprès de son bienfaiteur Alpha Condé et du parti auquel il appartient par opportunisme.
Ceci étant, il est important de savoir que les propos et actes du président et ses ministres au siège de leur parti politique n’engagent que leurs militants et sont destinés à leur seule propagande interne. C’est pourquoi cette habitude honteuse de nos dirigeants administratifs qui se rendent au siège du RPG pour prétendre parler au nom de la république, doit prendre fin maintenant car l’autorité de l’Etat s’exerce dans le cadre de la loi avec l’esprit républicain et non selon les humeurs ou l’agenda d’un petit clan.
Et mieux, l’autorité d’un Etat sérieux se manifeste par le respect des droits et libertés des citoyens, la qualité du service public, l’impartialité dans le débat politique, la rigueur dans le respect de la constitution et la gestion publique, l’exemplarité des dirigeants etc. Alors invoquer cette autorité que pour la répression sélective et disproportionnée, relève d’une absurdité inacceptable que nous combattrons désormais de manière catégorique.
Le droit de manifester étant constitutionnel, le peuple conscient et ambitieux de Guinée l’exercera autant que nécessaire; et la particularité du contexte actuel est le fait qu’il sera plus déterminé dans l’exercice de son droit à la résistance contre tout projet de changement de constitution car la démocratie interdit les putschs civils et militaires quelque soit l’emballage qu’on y met.
Aliou Bah
Président de l’organe provisoire de direction du MoDeL
Membre du FNDC