Les interpellations se multiplient parmi les membres de l’opposition, qui appelle ce lundi à une journée de mobilisation.
Les opposants à un troisième mandat du président guinéen Alpha Condé doivent se mobiliser ce lundi 14 octobre dans un climat très tendu, alors que certains d’entre eux, accusés par la justice de nuire à la « sécurité publique », ont été interpellés dimanche pour la deuxième journée consécutive à Conakry. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile, a appelé les Guinéens à « sortir dans la rue » ce lundi.
Constituée en avril, cette coalition milite avec virulence contre un projet de révision de la Constitution, évoqué par le pouvoir, qui permettrait à Alpha Condé, 81 ans, de se présenter fin 2020 pour un troisième mandat, alors que leur nombre est limité à deux dans cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest.
Des habitants de Conakry ont fait dimanche des provisions de nourriture, tandis que la police et la gendarmerie patrouillaient dans les rues de la capitale, a constaté un correspondant de l’AFP. La police a procédé depuis samedi aux interpellations d’une vingtaine de membres de la société civile et de l’opposition, selon le FNDC.
Six responsables du Front ont d’abord été interpellés sans violence au domicile de leur coordinateur national, l’ancien ministre et dirigeant de la Plate-forme nationale des citoyens unis pour le développement (PCUD), Abdourahmane Sanoh, selon le FNDC. Ils ont été longuement entendus à la police judiciaire, selon leurs proches.
Craintes de débordements violents
Un responsable de l’Union des forces républicaines (UFR), l’un des principaux partis d’opposition, a indiqué à l’AFP qu’une « dizaine » de ses cadres et militants ont à leur tour été interpellés, sans ménagement, dimanche après-midi, dont Badra Koné, vice-maire de la commune de Matam, dans la banlieue de Conakry. Le directeur central de la police judiciaire, Abdoul Malik Koné, a indiqué à l’AFP avoir été « suspendu pour faute lourde » en début de journée, sans plus de détails. Selon une source proche du dossier, « il ne s’était pas montré très coopératif » pour interpeller son parent Badra Koné.
Lemonde.fr