Un procès à durée indéterminée comme une série américaine aux multiples rebondissements et suspens. Alors qu’on croyait l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé tiré d’affaires, la procureure Fatou Bensouda continue à tirer ses ficelles telle une araignée qui n’entend pas libérer ses mouches.
Après avoir fait appel de l’acquittement deLaurent Gbagbo et Charles Blé Goudé au dernier jour du délai legal, la Gambienne Fatou Bensouda a encore joué au suspens en déposant son mémoire net au dernier jour. Un mois après l’annonce de son intention de faire appel, l’ancienne ministre de la justice de Yahya Jammeh et son cabinet ont attendu le délai réglementaire des 30 jours pour déposer leur ancien nouveau réquisitoire .
« la procureure Fatou Bensouda a déposé, le mardi 15 octobre 2019, son mémoire motivant sa décision de faire appel de l’acquittement du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé »., annoncent les sources de la CPI.
La procureure justifie justifie sa décision par des vices de procédure qui ont émaillé le procès. Lundi 16 septembre, Fatou Bensouda avait fait l’appel de l’acquittement prononcé le 15 janvier en faveur de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, et de l’ancien chef des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé. Fatou Bensouda a demandé l’annulation de la décision et la relance du procès, dénonçant des vices de procédure et reprochant aux juges d’avoir trop sévèrement évalué les preuves déposées lors des trois ans de procès.
Deux des trois juges avaient dénoncé « l’extrême faiblesse » du dossier de l’accusation, reprochant à la procureure d’avoir déformé la réalité de la crise ivoirienne pour mieux servir sa thèse. Celle selon laquelle les deux Ivoiriens auraient commis des crimes contre l’humanité lors de la crise qui avait suivi la présidentielle de 2010, et mis en œuvre une politique d’Etat visant à conserver le pouvoir en ciblant les partisans d’Alassane Ouattara devenu chef d’État.
Après autant d’années à fabriquer des faux temoins, la procureure de la CPI demande l’annulation de la décision d’acquittement prise par la chambre préliminaire. Elle veut donc renvoyer Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en prison .
Le bureau du procureur avait présenté 5300 éléments de preuves documentaires après ce qu’on qualifiait denquête préliminaire. Ces preuves devaient établir l’existence d’un plan organisé selon une chaîne de commandement, à la tête de laquelle on retrouverait Laurent Gbagbo, qui aurait conduit à la répression d’une marche pro-Ouattara devant la RTI (télévision publique), d’une manifestation de femmes à Abobo et des bombardements à Yopougon et au marché d’Abobo.
Plus tard, on a découvert que c’étaient des «sources de seconde main» du procureur qui se serait basé sur des rapports d’ONG, des articles de presse et des auditions de victimes anonymes recensées par la société civile locale.
Dans l’arsenal de preuves du procureur, toujours à l’entame du procès, quelque 520 heures de vidéo, amateur ou issus des médias. Il aurait fallu, 22 jours et 22 nuits pour les regarder. Et finalement, que des affabulations.
Et voici le même procès qui est relancé. La défense des accusés a jusqu’au 16 décembre pour y répondre. Récemment, l’avocat de Gbagbo, Me Emmanuel Altit a exigé la libération immédiate et sans condition de son client. Si l’appel est déclaré recevable, il pourra compromettre les ambitions du patron de Laurent Gbagbo dans le cadre de la présidentielle de 2020 en Côte d’ivoire. C’est aussi surtout celà le but de Fatou Bensouda.
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