Les journalistes Mamadou Djiwo Bah et Alhassane Fofana couvraient ce 14 novembre à Conakry 2019 la marche organisée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) contre un troisième mandat du président Alpha Condé, qui a été violemment dispersée par les forces de l’ordre.
L’utilisation massive de gaz lacrymogène contre les manifestants a fait perdre conscience à la journaliste du site d’information en ligne LoupeGuinee, Mamadou Djiwo Bah. Une fois tombée à terre, elle a été piétinée par des manifestants qui cherchaient à fuir l’avancée des forces de l’ordre et les tirs de gaz lacrymogène.
Alhassane Fofana, qui travaille pour le site d’information en ligne MosaïqueGuinée.com a lui aussi tenté de fuir l’avancée des forces de l’ordre. Mais il s’est retrouvé “quasiment étouffé par le gaz lacrymogène” et ne pouvait pas courir. Quand un gendarme arrive sur lui, il tombe. “Il m’a giflé puis m’a donné un coup violent au niveau de la cuisse. D’autres gendarmes se sont ajoutés à lui pour me battre à l’aide de matraques”, a expliqué le journaliste à RSF.
Le coup donné à la cuisse l’a été avec un couteau. Les gendarmes lui ont saisi son téléphone et l’ont laissé gisant sur le sol, inconscient. Alhassane Fofana était distinctement identifiable comme journaliste, car il portait un gilet avec la mention “Presse”.
« Ces violences envers des journalistes clairement identifiés sont inacceptables, dénonce le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF, Assane Diagne. Les forces de l’ordre doivent garantir la sécurité des journalistes et non les entraver ou les agresser dans l’exercice de leur mission. Des enquêtes impartiales doivent être menées et les auteurs des agressions identifiés et punis conformément à la loi. »
Les journalistes sont régulièrement victimes d’agressions et de violences à l’occasion des manifestations politiques en Guinée. Des actes rarement punis.
La Guinée occupe la 107e place du Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2019 par RSF.