L’assistant technique de l’UFDG arrêté, battu puis auditionné à la police de Kankan pour avoir dénoncé avec preuve l’enrolement des mineurs à Kankan.
« J’ai été arrêté ce matin à 9heures au quartier Missira chez le chef de quartier. J’avais reçu des informations depuis deux jours qu’on recensait massivement des mineurs chez le chef de quartier et qu’ils se levaient à 4h du matin pour enregistrer les citoyens dans les fiches d’enrôlement. Alors aujourd’hui, j’ai décidé d’aller vérifier. J’ai effectivement trouvé que c’est vrai. J’ai pris des photos de tous les mineurs qui étaient là. Il y en avait beaucoup, filles comme garçons mineurs. Quand j’ai fini de prendre les photos, en quittant un groupe de jeunes est venu m’attaquer. Ils ont voulu retirer mon téléphone, j’ai refusé. On s’est bagarré. Les jeunes m’ont frappé, ils ont déchiré mes habits.
Un adjudant chef policier qui travaille à la sûreté régionale de Kankan est arrivé là-bas par hasard, il nous a départagés. Quand il a vérifié les photos dans mon téléphone, il m’a demandé pourquoi j’ai photographié ces enfants. Je lui ai dit c’est pour qu’on arrête d’enrôler les mineurs. J’ai pris les images que j’ai remontées à mon QG pour qu’on sache ce qui se passe sur le terrain à Kankan. Les jeunes ont dit qu’ils vont me tuer. J’ai répondu que je n’ai peur de rien et que je continuerais mon travail pour empêcher le recensement des mineurs parce que ça faisait partie de ma mission.
Le policier a réquisitionné ma moto. Ils m’ont escorté chez le chef secteur où son second l’attendait. Là aussi, on m’a interrogé. Je leur ai dit que j’ai un ordre de mission. Ensuite, ils m’ont conduit à la sûreté régionale de Kankan (…) ils m’ont envoyé au poste pour m’auditionner. Entretemps les responsables du bureau fédéral de l’UFDG se sont précipités pour me rejoindre là-bas. On m’a auditionné dans le bureau du directeur régional de la police. Je suis resté là-bas, on m’a libéré vers 14H 30. Mais je ne suis pas totalement libre parce qu’ils m’ont mis à la disposition de Chef Kaba. Dans le document, ils ont précisé qu’il doit me ramener là-bas à chaque fois qu’ils auront besoin de moi « .
Kibaro