Un puissant mouvement citoyen s’est formé pour créer le FNDC. Des jeunes Guinéens, activistes sur les réseaux sociaux et de la société civile locale ont lancé le slogan #Amulanfé et finalement les partis politiques de l’opposition se sont joints au mouvement pour dire non au 3 ème mandat.
Pour casser le mouvement, Alpha Condé vient de jeter un os qui représente les élections législatives aux partis politiques. Comme il l’a prévu, ils se sont tous précipités sur l’occasion. Les ambitions se déchaînent dans les États-majors, les militants sont détournés vers le recensement électoral. La tension a baissé d’un cran depuis l’annonce des législatives.
C’est en étant sûr de son fait, qu’Alpha Condé a choisi de violer délibérément l’article 62 de la loi organique portant code électoral pour attirer, comme un aimant, l’opposition dans son guet-apens.
Au lieu d’attaquer son décret illégal devant la Cour Suprême et refuser énergiquement toute élection tant qu’il n’a pas renoncé à son projet de 3 ème mandat, l’opposition a plutôt entériné le fait du prince et s’est lancé éperdument dans la bataille des législatives. Sommes-nous obligés de nous plier aux décisions illégales de la CENI ? Non, nous devons les attaquer devant la Cour Suprême. Il s’agit de mettre à l’épreuve la Cour Suprême et non de préjuger à l’avance sur sa décision, comme le rétorquent certains qui doutent de l’efficacité de sa saisine.
Il n’est pas encore tard pour agir, ressaisissons nous et recentrons notre combat contre toute réforme constitutionnelle d’Alpha Condé. Ces élections législatives font partie de sa dernière carte pour gagner son 3 ème mandat. Passer le mois d’avril 2020, il sera sous le coup de l’interdiction de la CEDEAO de toute modification de la Constitution à six mois d’une élection présidentielle. Tout l’enjeu consiste donc à l’empêcher de tenir des élections législatives uniquement pour lui permettre d’obtenir son 3 ème mandat.
Alpha Saliou Wan