Le 5 décembre, plus de soixante hommes, femmes et enfants migrants ont péri en mer au large des côtes mauritaniennes en tentant de rejoindre l’Espagne. Désespéré·es, les migrant·es sont prêt·es à tout pour atteindre l’Europe, quitte à parfois faire confiance à des personnes sans scrupule, rivalisant d’ingéniosité pour se faire de l’argent.
C’est le cas de cet homme originaire d’Asie centrale qui a érigé un faux poste-frontière sur une route abandonnée de la région de Vyborg, en Russie, tout proche de la Finlande. Son but? Faire payer une fortune à des migrant·es pour traverser cette démarcation factice, faite de quelques poteaux et clôtures, censée marquer l’entrée dans l’Union européenne.
Cette supercherie a pris fin le 28 novembre, quand la police russe a interpellé quatre migrants originaires d’Asie du Sud qui erraient seuls, au beau milieu d’une forêt, dans ce qu’ils croyaient être l’UE. Le passeur les aurait abandonnés juste après la traversée de cette ligne imaginaire et leur aurait laissé un bateau pneumatique «au cas où». Il a finalement été lui aussi arrêté un peu plus loin.
L’homme à l’origine du stratagème aurait fait payer à chaque migrant plus de 10.000 euros pour franchir la ligne factice qu’il avait créée, promettant que le voyage les conduirait en Finlande, pays membre de l’Union européenne.
Mercredi 4 décembre, un tribunal de Saint-Pétersbourg a imposé une amende aux migrants et a ordonné leur expulsion du territoire russe. Le faux passeur, quant à lui, est accusé de fraude et risque la prison.
Une route du nord à risque
Bon nombre de migrant·es choisissent de passer par le nord pour entrer dans l’UE. Chaque jour, entre soixante et soixante-dix personnes, venues principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, traversent la frontière entre la Russie et la Norvège, porte d’entrée vers des pays de l’espace Schengen. Cette traversée n’est pas sans risque, notamment à cause des grands froids de l’hiver polaire.
Les principaux chemins empruntés par les migrant·es restent la route centrale, de la Libye vers les îles italiennes; la route orientale, qui passe par la Turquie; la route occidentale vers l’Espagne et la route du nord.
Depuis 2014, plus de 1,8 million de personnes ont atteint les côtes européennes. Après un pic en 2015, les flux migratoires et le nombre de demandes d’asile ont largement diminué.
Si elles sont moins nombreuses à parvenir en Europe, beaucoup d’entre elles périssent encore pendant leur voyage. Depuis 2014, 17.000 personnes ont perdu la vie noyées dans la mer Méditerranée selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).