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Au Soudan, l’ex-président Omar el-Béchir condamné à deux ans de « résidence surveillée » pour corruption

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L'ex-président soudanais Omar el-Béchir, lors d’une première comparution au tribunal pour des accusations de corruption, le 16 juin 2019.
L’ex-président soudanais Omar el-Béchir, lors d’une première comparution au tribunal pour des accusations de corruption, le 16 juin 2019. Yasuyoshi Chiba, AFP

L’ancien président du Soudan Omar el-Béchir a été condamné samedi par un tribunal de Khartoum à deux ans en « résidence surveillée » pour corruption, quelques mois après avoir été destitué par l’armée sous pression de la rue.

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Déchu par l’armée après un large mouvement de contestation, l’ancien président soudanais Omar el-Béchir a été condamné, samedi 14 décembre, par un tribunal de Khartoum, à deux ans en « résidence surveillée » pour corruption.

Âgé de 75 ans, destitué le 11 avril après 30 ans passés au pouvoir, il était jugé par un « tribunal spécial » depuis le mois d’août pour possession illégale de fonds perçus de l’Arabie saoudite.

L’ancien homme fort du Soudan est apparu samedi matin devant la justice et a écouté le verdict debout dans une cage métallique, vêtu de sa robe blanche traditionnelle et de son turban, après avoir été amené de la prison de Kober à Khartoum où il est détenu depuis son éviction du pouvoir.

Il restera dans cette prison jusqu’à ce que la justice se prononce sur une autre affaire le concernant : des meurtres commis lors des manifestations ayant conduit à sa chute, a annoncé samedi le juge Al-Sadeq Abdelrahmane.

De grosses sommes retrouvées à son domicile

Dans le procès pour corruption qui a commencé au mois d’août, au sujet de fonds perçus de l’Arabie saoudite, Omar el-Béchir encourait jusqu’à dix ans de prison.

À l’issue de l’audience qui a duré plus d’une heure et demie, l’un de ses avocats, Ahmed Ibrahim, a indiqué qu’il ferait appel « devant la cour d’appel et devant la haute cour ».

Outre une condamnation à deux ans de détention pour corruption, le juge a également prononcé la confiscation des fonds retrouvés au domicile de l’ex-chef d’État après son arrestation en avril (6,9 millions d’euros, 351 770 dollars et 5,7 millions de livres soudanaises).

Au cours des audiences précédentes, Omar el-Béchir avait assuré que l’argent n’avait pas été utilisé à des fins personnelles mais sous forme de « dons ». Selon un témoin au procès, l’ex-président aurait donné quelque cinq millions d’euros au redouté groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF).

Si l’ex-dirigeant a reconnu avoir perçu un total de 90 millions de dollars (81 millions d’euros) de la part de hauts responsables saoudiens, le procès ne concernait que 25 millions de dollars (22,5 millions d’euros) reçus peu avant sa chute du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Visé par un mandat d’arrêt de la CPI pour génocide au Darfour

La justice internationale s’intéresse également à l’ancien président soudanais. La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, avait plaidé en juin dernier, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, pour une traduction d’Omar el-Béchir devant la CPI.

Les militaires au pouvoir avaient alors indiqué qu’ils ne comptaient pas le transférer à la Cour, où il est accusé de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour le conflit au Darfour, qui a fait près de 300 000 morts selon l’ONU.

Avec AFP