Au Burkina Faso, le gouvernement dans le cadre de la valorisation et la protection des produits locaux, a décidé de labéliser le pagne traditionnel tissé par les femmes appelé « Faso dan fani ». Un logo type et un catalogue des motifs issus du terroir burkinabè seront désormais protégés afin d’éviter les contrefaçons et la concurrence déloyale. Un processus qui à terme permettra à toute la filière de production de sauvegarder des emplois et l’identité culturelle du pays des hommes intègres
Dans les différentes boutiques de vente du « Faso dan fani », le pagne traditionnel burkinabè, les commerçants s’inquiètent de la contrefaçon qui envahit le marché. « Vraiment c’est inquiétant, on voit la contrefaçon du Faso dan fani qui prend de l’ampleur, des gens commencent à faire fabriquer ça à l’extérieur. ».« Cela impacte le marché, car les motifs sont copiés. »
Pour de nombreux consommateurs, difficile de faire la différence entre le pagne tissé sur place et les tissus imprimés hors du pays. « Commet faire pour reconnaitre la contrefaçon ? A la vue c’est compliqué ».
Désormais un logotype sera apposé sur les pagnes tissés « Faso dan fani ». Le ministère burkinabè du Commerce a décidé de le protéger sous forme de marque collective. Mahamadi Tassembedo est le directeur du centre national de la propriété intellectuelle. « Ce logo va faire l’objet de protection au niveau de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle et dans d’autres offices au niveau international. Il y aura des catalogues de motifs issus des différentes régions du Burkina qui feront l’objet de protection… comme le label. »
Satisfaction au niveau des productrices. Selon madame Justice Kafando, présidente de la Fédération nationale des associations des tisseuses, cette labélisation permettra une augmentation de leurs gains. « En termes économiques c’est bien pour nous, parce que même avant la labélisation, avec l’aide du gouvernement, nos gains ont augmenté ». Avec ce processus de labélisation du Faso dan fani, et l’offre d’environ 500 métiers à tisser aux associations, le gouvernement entend consolider plus de 30 000 emplois et générer annuellement un chiffre d’affaires moyen de 7 milliards de FCFA, selon Harouna Kaboré, le ministre du Commerce , de l’Industrie et de l’Artisanat. « Une fois qu’on a labélisé le produit, on sait très bien comment faire pour valoriser le ‘made in Burkina Faso’, à travers l’exportation. C’est un outil de promotion, un outil commercial qui permet de lutter contre la contrefaçon. »
Apres le Faso dan fani, un processus de labélisation sera engagé pour le beurre de karité, le chapeau de Saponé et les produits du cuir et peau de Kaya.
rfi