Un collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile se bat contre le projet prêté au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat fin 2020.
Le président guinéen Alpha Condé à Paris, le 10 novembre 2018.
Le président guinéen Alpha Condé à Paris, le 10 novembre 2018. BENOIT TESSIER / REUTERS
Deux jeunes manifestants ont été tués lundi 13 janvier en Guinée, au cours d’une journée de mobilisation émaillée de heurts avec les forces de l’ordre, organisée par l’opposition pour protester contre le projet prêté au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat fin 2020, a-t-on appris de sources concordantes. Ces deux morts, confirmées par les autorités, s’ajoutent au bilan d’au moins vingt civils et un gendarme tués depuis le début à la mi-octobre 2019 de la contestation, plusieurs fois durement réprimée, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest coutumier des manifestations meurtrières.
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Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène la protestation, avait appelé à partir de lundi à une mobilisation « massive » et « illimitée ». Elle entend poursuivre le mouvement mardi.
Un élève de classe terminale âgé de 21 ans, Mamadou Sow, a « été tué par une balle tirée par un agent des forces de l’ordre qui pourchassaient les jeunes » dans le quartier de Coza, dans la banlieue de Conakry, a indiqué son oncle à l’AFP. « Il y avait des heurts, des jets de pierres et du gaz lacrymogène. A un moment, on a entendu une rafale, nous avons entendu des cris et tous les jeunes se sont rassemblés autour de mon neveu, qui était par terre, blessé à la poitrine », a-t-il précisé.
Conakry quasiment à l’arrêt
Son décès a été confirmé dans un communiqué par le ministère de la sécurité, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête. La mort d’un autre manifestant dans la ville de Labé (nord) a été « confirmée », a également indiqué le ministère. Il s’agit d’un « jeune de 18 ans, tué par balle au niveau de la tête », a indiqué à l’AFP une source hospitalière. Après ce décès, « des manifestants sont allés saccager les locaux du tribunal » de première instance, selon la même source. Le tribunal « a été incendié » par des manifestants, qui « se sont également attaqués au siège du RPG », le parti au pouvoir, a précisé le ministère de la sécurité.
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