L’opposition appelle à partir de ce lundi à une mobilisation « massive » et « illimitée » des populations pour protester contre le projet de nouvelle constitution. Le pouvoir a adressé une vigoureuse mise en garde.
À moins d’un mois des élections législatives (16.02.2020), l’opposition guinéenne durcit le ton et dénonce la volonté supposée du président Alpha Condé de doter le pays d’une nouvelle constitution qui pourrait lui permettre de briguer un nouveau mandat, en octobre, lors de l’élection présidentielle. L’opposition fustige aussi le manque de fiabilité du système électoral.
Guinea Wahlen in Conakry
Des électeurs dans un bureau de vote de Conakry en février 2018
« Aucune démarche de la Céni (la commission électorale, ndlr) en ce qui concerne le processus électoral n’a respecté la loi. On nous sort un fichier électoral qui parle de huit millions d’électeurs sur une population d’environ onze millions. Ce qui voudrait dire que nous avons 75% de la population guinéenne qui a plus de 18 ans. Ce qui est extraordinaire. La population électorale est entre 34 et 42 % de la population totale. Au Sénégal, sur une population de 16 millions d’habitants, on a six millions d’électeurs. Mais en Guinée, on nous dit huit millions sur onze millions. C’est sidérant », estime Aliou Bah, le président du Model, le Mouvement démocratique libéral, membre du Front national de défense de la constitution (FNDC).
Pression
L’opposition guinéenne compte maintenir la pression sur le président Alpha Condé jusqu’à la satisfaction de ses revendications.
« S’ils mettent le pied sur l’accélérateur, ils comprendront que nous utiliserons les moyens légaux pour empêcher ce scrutin. Nous prendrons la rue. La manifestation dans ce pays est garantie par l’article 10 de la constitution en vigueur », explique Lansana Faya Millimono, président du bloc libéral (BL) et membre du FNDC.
Dw