Face au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, mardi dernier, 21 janvier, le ministre guinéen de la Justice, Mamadou Lamine Fofana, a assuré que le procès du massacre du 28 septembre 2009, se tiendra bien en juin prochain.
Le garde des Sceaux de la Guinée, Mamadou Lamine Fofana, assure que la « volonté politique » des autorités de mener un procès est « sans équivoque ». Le ministre a expliqué qu’un tribunal est en chantier pour accueillir ce procès qui doit faire la lumière sur la mort de quelque 150 personnes. Plus de dix ans après le drame, les attentes autour de ce procès restent très fortes. Plus de 100 femmes avaient été violées par des soldats et 1 400 personnes avaient été blessées.
Début janvier, la première pierre du tribunal devant accueillir les audiences a été symboliquement posée. Malgré les assurances du ministre, Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale, insiste sur les engagements du gouvernement. « Compte tenu de cette nouvelle échéance qui approche à grand pas, il est vital, que les autorités guinéennes et toutes les autres parties prenantes s’acquittent rapidement des derniers préparatifs matériel et s’efforcent de veiller à ce que ce procès s’ouvre dans les temps. La Guinée peut et doit démontrer sa volonté, et sa capacité de mettre en œuvre ses derniers efforts dans la lutte contre l’impunité, des auteurs des atrocités commises en septembre 2009. »
« Sans Moussa Dadis Camara, ce procès n’aura pas de sens »
Dansou Kourouma, préside le Conseil national des organisations de la société civile. Mais après trois reports, ce responsable, qui siège au sein du comité de pilotage du procès, préfère rester prudent. « S’ils respectent les recommandations du comité de pilotage, les travaux vont durer six mois maximum –c’est bâtir le rez-de-chaussée, avec des extensions sous forme de préfabriqués– et la date de juin est bien tenable. Mais je suis prudent. Je reste convaincu que s’il y a la volonté politique, la date peut être respectée ».
Pour les familles de victimes, la préoccupation, c’est surtout de voir un jour l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, qui vit en exil au Burkina, comparaître à la barre. « Sans Moussa Dadis Camara, ce procès n’aura pas de sens », commente Asmaou Diallo, la présidente de l’association des victimes.
La déclaration de Mamadou Lamine Fofana a suscité l’enthousiasme de l’organisation Human Rights Watch.