L’enlisement de la situation sociopolitique de la Guinée inquiète les organisations de défense de droits de l’Homme. Soucieuse de la recrudescence des propos haineux et des violences exercées contre des citoyens, l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), a dans une déclaration rendue public ce mercredi, 05 février 2020, dénoncé l’inaction des institutions continentales et les partenaires techniques et financiers de la Guinée. Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH rappelle aux partenaires techniques et financiers, aux organisations sous-régionales, africaines et internationales, qu’il ne sert à rien d’user du langage diplomatique lorsqu’un pays présente des indicateurs menant à une confrontation ouverte.
Selon lui, L’Afrique de l’ouest est secouée par le phénomène du Djihadisme avec des foyers ouverts au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Nigeria. Laisser la Guinée tomber dans un conflit ouvert du fait des errements politiques des uns et des autres pourrait avoir des conséquences graves. Il estime que les fonds engloutis dans la reforme des secteurs de la sécurité et de la justice ne doivent pas déboucher sur une gouvernance sécuritaire ou les forces de l’ordre se rendent coupables d’actes comme ceux infligés à la femme de Wanindara le 29 janvier dernier.
Poursuivant, Abdoul Gadiry Diallo, a indiqué que la crise provoquée par la décision Alpha Condé de soumettre une nouvelle constitution au référendum continue d’élargir le fossé d’incompréhension entre leaders politiques de l’opposition, acteurs de la société civile et le gouvernement. Les positions tranchées des deux parties, doublées du mépris de certains principes qui fondent l’unité entre les guinéens, ont atteint une proportion inquiétante.
Il ajoute que l’OGDH constate que la paix et l’unité nationale n’ont jamais été aussi menacées en Guinée que maintenant. Des députés de la république, de hauts cadres de l’administration et des leaders d’opinion multiplient des discours à caractère communautariste et incitent à la haine et à la violence. De jeunes désœuvrés, en manque de perspective, sont utilisés soit pour inonder les réseaux sociaux de propos appelant à la haine de l’autre soit pour occuper les rues avec très souvent, des extorsions de biens. Les forces de l’ordre de leur côté sévissent dans des zones réputées bastion de l’opposition en distillant des propos insultants contre des communautés accusées de soutenir l’opposition.