L’un s’est fait le chantre de la limitation des mandats présidentiels. L’autre laisse planer le doute sur une troisième candidature. Autrefois proches, les deux vétérans de l’Internationale socialiste en Afrique sont aujourd’hui à couteaux tirés.
Novembre 1997. La grande famille du socialisme est réunie à Brest, en Bretagne. Lionel Jospin est Premier ministre et François Hollande conquiert le siège de Premier secrétaire du PS. Les camarades africains sont présents : l’Ivoirien Laurent Gbagbo, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta et nos deux protagonistes, Mahamadou Issoufou et Alpha Condé. On s’embrasse en songeant à l’avenir.
Président, en 1963, de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, le Guinéen fait figure d’aîné, tandis que le Nigérien n’a fait son entrée dans les réseaux de la gauche parisienne qu’à la fin des années 1970.
Alpha Condé est surnommé « le gouverneur général » des socialistes en Afrique. Issoufou est son « lieutenant général » au Niger. Ils attendront plus d’une décennie pour parvenir au pouvoir, l’un à Conakry en 2010, l’autre à Niamey en 2011, mais leur relation reste au beau fixe.
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