La Guinée traverse l’une des périodes les plus dures et les plus périlleuses de son histoire. Une histoire jalonnée de violences politiques interminables. Le pouvoir de Conakry a organisé ce dimanche des élections législatives et un référendum constitutionnel controversés. Des scrutins que la majorité de la population contestent. D’ailleurs, aucun observateur étranger pour sonder la crédibilité. Du matériel électoral manquant par-ci, ou brûlé par-là. Des affrontements meurtriers tous azimuts. Des morts tués par les forces de l’ordre. Des cadavres ramassés par de nombreuses familles endeuillées qui ne savent plus à quel protecteur se vouer. Les réseaux sociaux verrouillés par un pouvoir moribond, etc. Bref la Guinée revient à son Moyen-âge où la loi et le respect de la vie humaine n’avaient pas de place.
Ce vote macabre démontre à quel point alpha condé est prêt à animaliser son peuple pour demeurer sempiternellement aux affaires. « Je n’ai de compte à rendre qu’au peuple de Guinée », martelait-il cette semaine, dans le quotidien français Libération, en guise de réponse à la communauté internationale qui l’a esseulé dans cette aventure électorale incertaine. Un peuple pour lequel il n’a aucun respect, après avoir assassiné plus de 150 citoyens de sang froid. Un peuple martyrisé, anesthésié, animalisé… que la vie est entrain de contrebattre pour un tort qu’il n’a pas provoqué, une raison que le plus intelligent des Guinéens a du mal à entrevoir.
Tout est bien qui finit bien
L’homme qui avait promis de rattraper le retard de 50 ans de la Guinée en… cinq ans seulement, est entrain de remonter sa désagréable horloge pour ramener le pays quatrd siècles en arrière. Dans sa nouvelle constitution, les libertés fondamentales et la transparence dans la gestion n’ont pas leur place, selon les rares intellectuels qui ont consulté ce galimatias. Un galimatias que d’ailleurs l’écrasante majorité des intellectuels de ce pays n’ont pas lu car il n’a pas été donné à la lecture – tel qu’il le fallait avant de le soumettre à l’appréciation des électeurs.
Maintenant, force est de reconnaître que seul dans les bastions reculés du RPG en Haute-Guinée où il est recensé plus de deux millions et demi d’électeurs fictifs, on a voté comme des larrons en foire. Le taux de participation à l’échelle nationale vacillerait autour de 25 % mais le pouvoir mafieux qui tient le pays en otage dira le contraire. Il va avancer certes un taux de pourcentage exponentiel qu’il sera difficile de soutenir devant l’opinion et les partenaires de la Guinée, non partants dans ces folles élections dont les résultats sont connus d’avance.
L’essentiel pour Alpha Condé et son clan de parvenus, c’est d’avoir un parlement acquis à la cause du système qu’ils parasitent et veulent perpétuer ; une sorte de caisse de résonance où l’on n’entendra pas de voix discordante. Et surtout d’avoir une constitution taillée sur mesure, évasive, écrite en minuscule et pour laquelle on ne sait pas encore l’écrivassier ou le rédacteur ; à moins que ce soit alpha condé lui-même, le fameux professeur de droit venant de la Sorbonne qui, à 82 ans, apprend désespérément la notion de « respect des lois ».
Enfin, ce qui est fait est fait. L’essentiel ce que ces élections soient terminées. Quel que soit le résultat qu’elles accoucheront. Dans la douleur. Pour le peuple de Guinée, l’important c’est de retrouver la paix et la sérénité. Mais pour cela, il faudrait que toute la chiennerie du Palais arrête son concert de hurlements pour se contenter de sa victoire sans gloire. C’est alors que le peuple meurtri aura sa minute de répit pour se consacrer à son quotidien.
Sambegou Diallo