La pandémie de coronavirus qui touche actuellement le monde entier, et qui a déjà fait plus de 37.000 morts, avait été annoncée par la CIA. Un ancien rapport est ressorti ces derniers jours, où les analystes américains imaginaient déjà en 2009 « une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse ».
Les services de renseignements américains établissent, tous les quatre ans, un rapport contenant leurs prévisions pour les années à venir. En 2009 donc, ils ont imaginé comment serait le monde en 2025. Et dans leur rapport, publié à l’époque en français aux Éditions Robert Laffont, un passage retient aujourd’hui l’attention: le chapitre intitulé « Le déclenchement possible d’une pandémie mondiale ».
Les analystes de la CIA y abordent l’apparition éventuelle « d’une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n’existe pas de traitement adéquat, pourrait déclencher une pandémie mondiale ». « Si une telle maladie apparaît, d’ici 2025, des tensions et des conflits internes ou transfrontaliers ne manqueront pas d’éclater », peut-on lire dans le dossier, « En effet, les nations s’efforceront alors – avec des capacités insuffisantes – de contrôler les mouvements des populations cherchant à éviter l’infection ou de préserver leur accès aux ressources naturelles ».
Tant du point de vue de l’ampleur de l’épidémie que de sa nature, les experts avaient vu juste. Ils parlaient déjà de dizaines de milliers de morts, et de « dix à plusieurs centaines de millions » de cas de contamination. Ils prévoyaient également que la contamination serait due à « la mutation génétique naturelle, de la recombinaison de souches virales déjà en circulation ou encore de l’irruption d’un nouveau facteur pathogène dans la population humaine », comme l’est le coronavirus.
Le rapport de la CIA abordait, avec exactitude là aussi, le lieu de départ d’une telle pandémie. Selon les prévisions, la maladie aurait tendance à se déclarer « dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique où les populations vivent au contact du bétail ». Ils ne se sont donc pas trompés.
Bill Gates avait prévenu: « Nous ne sommes pas prêts »
Une autre personne avait elle aussi fait part de ses craintes quand à une épidémie mondiale. En 2015, Bill Gates avait donné une conférence TED sur une de ses obsessions, l’apparition d’une pandémie à laquelle le monde ne serait pas préparé.
« Quand j’étais gamin, la catastrophe dont on avait le plus peur était une guerre nucléaire. […] Mais si quelque chose tue plus de 10 millions de gens dans les prochaines décennies, ça sera probablement un virus hautement contagieux plutôt qu’une guerre », avait-il directement commencé. Á l’époque de cette conférence, l’Afrique de l’Ouest se remettait à peine de l’épidémie d’Ebola, et le fondateur de Microsoft affirmait que lors de la prochaine contamination mondiale, les conséquences pourraient être bien pires, et faire plus que 10.000 morts. « Imaginez un autre virus, avec lequel les gens infectés se sentiraient suffisamment en forme pour prendre l’avion ou aller au supermarché. […] D’autres variables rendraient les choses mille fois pires : par exemple, un virus capable de se propager dans l’air comme la grippe espagnole de 1918 ».
Bill Gates imaginait les choses se dérouler de la sorte: « Voilà ce qu’il se passerait: il se propagerait à travers le monde entier très très rapidement. Et 30 millions de gens mourraient de cette épidémie ». « C’est un problème sérieux. Nous devons nous en préoccuper », avertissait-il à l’époque.
La libération