Dans la deuxième moitié du XIXè siècle, au Sud du Fouta-Djallon, la Sous-province de Télico était devenue une très importante étape pour les caravanes reliant l’Ouest (la côte) et le Nord à l’Est (Manding). La plupart des routes traversant le pays aboutissaient à Télico.
Les flux d’hommes et de bien qu’entrainèrent ces voies donnèrent à la Sous-province les dimensions d’un important marché régional.
Cette situation fut exploitée par l’administration coloniale qui s’employait à inverser les flux économiques du pays au profit de la métropole.
C’est ainsi que fut créée en 1908 et à 4km de la province, une gare qui donna naissance à la ville de Mamou.
Le site qui servait de pâturage aux éleveurs de Télico, accueilla un premier noyau d’aménagement sur près de 56ha, découpé en un réseau quadrié de voies et comportant un certain nombre d’équipements collectifs : la gare au Nord de laquelle s’est implantée la ville, la place du marché, l’hôpital, la poste, le camp des gardes, une école primaire, etc.
En 1912, un arrêté pris en Conseil du Gouvernement de l’A.O.F (Afrique Occidentale Française) dont le siège était à Dakar (République du Sénégal) permettait à la ville de Mamou et un périmètre à l’entour de la ville de se constituer en un POSTE URBAIN AUTONOME (Lettre du Lieutenant-Gouverneur de la Guinée Française à M. l’Administrateur en Chef, Commandant de Cercle de Mamou : n°213894 ; Conakry, 23 Décembre 1912). Ce fut l’acte de naissance du centre urbain de Mamou.
Il serait intéressant de déterminer les limites de ce ‘’ poste urbain autonome’’ de l’époque ainsi que les impacts institutionnels et infrastructurels de tel arrêté sur la ville. Mais faute de références, on ne peut apprécier une étape importante de l’urbanisation de Mamou.
Cependant, les témoignages recueillis s’accordent sur le fait que l’essentiel du développement de la ville a débuté en 1917.
Evènements Marquants
Les évènements les plus marquants sont :
En 1908 fut créer une gare qui donna naissance à la ville de Mamou.
En 1912, l’Afrique Occidentale Française a permis la ville de Mamou et un périmètre à l’entour de la ville de se constituer en un POSTE URBAIN AUTONOME
En 1917, la capitale du Fouta Théocratique fut transférée à Mamou sous le nom de cercle de Mamou.
En 1958, électrification de la ville, implantation du réseau d’adduction d’eau, revêtement de la voirie urbaine, construction des bâtiments administratifs, etc..
Après l’indépendance, les évènements qui ont marqué l’urbanisation furent :
Le plan triennal (1960-1963) avec la création de la conserverie de Mamou qui eut un impact considérable sur l’économie de la ville : dynamisation de la production agricole, essor du commerce, etc… Cette période correspond à la libération du mouvement des biens et des personnes que l’Administration coloniale contrôlait.
On peut considérer que ces deux événements favorisèrent un accroissement de la population urbaine qu’aucun recensement ne peut nous permettre d’évaluer. Même si l’implantation de ce surplus de nouveaux citadins n’a pas eu d’impact considérable sur l’espace urbain, elle marqua quand même le début de la croissance incontrôlée de la ville.
Le plan quinquennal (1964-1968) renforça l’équipement de la ville : le réseau électrique fut développé par l’extension du réseau de kinkon (Pita), la construction de l’USOA (Usine Sociale des Outils Agricoles) … Une nouvelle vague de citadins afflua, attirée par le dynamisme des activités à Mamou. La croissance urbaine qui en a résulté ne peut également être apprécié.
Le 08 novembre 1968 : « Radicalisation de la loi cadre, accentuation de la lutte de classe contre la bourgeoise, etc … ». Les conséquences ne se sont pas fait attendre : Chute des activités économiques, départ massif des personnes actives, la ville perdit son âme et son dynamisme. C’est la période de régression économique et sociale qui dura jusqu’à la fin des années soixante-dix.
Fin des années 1970 : Constat d’échec de la politique économique et sociale de l’époque ; on tolère les activités du secteur privé, on déverrouille les frontières, on assiste à un retour progressif des fils du terroir avec un pouvoir économique relativement amélioré. La seule mesure d’accueil face à ce retour fut le lotissement de Pétel (au Nord, sur la route de Labé) ; conséquences : densification et extension anarchique des autres quartiers de la ville.
Aujourd’hui, l’heure est à la réorganisation des villes secondaires en Guinée. Mamou, grand carrefour dans le réseau urbain national, va être doté du présent schéma Directeur d’Aménagement.
Du 02 octobre 1958 au 03 avril 1984, Mamou Centre fut érigé en arrondissement puis en sous-préfecture de 1984 à 1990.
En 1991, la sous-préfecture centrale de Mamou devient une Commue Urbaine dont le premier maire fut M. Sékou TOUNKARA député à l’Assemble Nationale (1991-1995), Suivi de Monsieur Thierno Sadou BARRY (1995 –