Un journaliste chinois, qui selon la justice avait « dénigré » le parti communiste au pouvoir ainsi que le gouvernement, a été condamné à une lourde sentence de quinze ans de prison.
Ce jeudi 30 avril, le blogueur Chen Jieren, ancien salarié du très officiel Quotidien du Peuple, a été condamné à quinze ans de prison par le tribunal populaire du comté de Guiyang, dans la province du Hunan (centre), a annoncé la cour dans un communiqué diffusé en ligne. Le journaliste a été condamné à cette peine « pour le crime de provocation aux troubles, d’extorsion, de commerce illégal et de corruption », selon le tribunal, qui lui a également infligé une amende de 7 millions de yuans (près d’un million d’euros).
« Fausses informations »
Dans ses attendus, le tribunal déclare que depuis 2015, le condamné avait diffusé sur les réseaux sociaux de « fausses informations » dans le but de soutirer par le chantage des fonds à des personnes mises en cause dans ses articles. Il a aussi « attaqué et dénigré le Parti et le gouvernement, les organes judiciaires et leur personnel », selon la cour.
Dans un communiqué, l’association Chinese Human Rights Defenders (CHRD) a appelé Pékin à libérer immédiatement le journaliste. Selon cette association, Chen Jieren avait été arrêté à l’été 2018 avec plusieurs de ses proches peu de temps après avoir diffusé sur son site des articles accusant de corruption des responsables locaux.
Un « avertissement clair »
Selon la même source, le journaliste avait travaillé auparavant au Quotidien de la jeunesse, au Quotidien de Pékin et au Quotidien du peuple, l’organe du parti au pouvoir. Autant de publications dont il a été renvoyé pour des articles critiques à l’égard du régime. « La lourde sanction infligée à M. Chen adresse un avertissement clair aux blogueurs indépendants et aux journalistes citoyens », a commenté CHRD. Selon Reporters sans frontières (RSF), la Chine occupe le 177e rang mondial sur 180 au classement de la liberté de la presse.
(avec AFP)