Une journaliste allemande a déposé plainte le 10 mars contre Valéry Giscard d’Estaing, selon « Le Monde » et le « Süddeutsche Zeitung ». Les faits remontent au 18 décembre 2018, lorsque, lors d’une interview, l’ancien président de la République française aurait à plusieurs reprises posé une main sur les fesses de la journaliste.
D’après les révélations du quotidien allemandSüddeutsche Zeitung et du Monde ce 6 mai, l’ancien président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle déposée au parquet de Paris ce 10 mars par la journaliste allemande Ann-Kathrin Stracke. Agée de 37 ans, elle affirme que celui qui dirigea la France de 1974 à 1981 lui a posé la main sur les fesses à plusieurs reprises lors d’une interview le 18 décembre 2018.
Ce jour-là, la journaliste allemande a rendez-vous à Paris dans le bureau de Valéry Giscard d’Estaing. Elle souhaite l’interviewer pour la chaîne publique allemande WDR à l’occasion du centenaire de la naissance de l’ancien chancelier allemande Helmut Schmidt. A la fin de l’entretien, Ann-Kathrin Stracke propose à l’ancien président de poser pour une photo avec elle et les membres de son équipe technique.
UNE MAIN SUR LES FESSES
C’est à ce moment-là que Valéry Giscard d’Estaing, 94 ans, aurait dérapé. Le journal Le Monde indique qu’au moment de la photo, « l’ancien président l’a entourée de son bras, lui a touché la taille et posé la main sur une fesse ». Dans sa plainte, la journaliste précise : « très surprise et désapprouvant ces atteintes qui m’ont mise extrêmement mal à l’aise, j’ai tenté de repousser la main de M. Giscard d’Estaing, sans toutefois y parvenir ». Le geste aurait été réitéré lors de la prise d’une seconde photo. L’ancien président aurait ensuite à nouveau tenté de lui toucher les fesses en lui montrant les photos accrochées au mur de son bureau, une situation qu’Ann-Kathrin Stracke qualifie de « dégradante ». Son caméraman serait venu à son secours en renversant une lampe et en plaçant une chaise entre l’ancien président et la journaliste.
Rentrée en Allemagne, la journaliste se confie à sa hiérarchie. Son récit est confirmé par le témoignage de son caméraman. La preneuse de son a en revanche refusé de témoigner, sans explications, informe Le Monde. La chaîne publique allemande WDR a alors écrit à Valéry Giscard d’Estaing le 23 mai 2019 afin de dénoncer son comportement. Le cabinet de l’ancien président aurait simplement accusé réception de la lettre. Joint par Le Monde, le directeur de cabinet, Olivier Revol, affirme que VGE ne garderait aucun souvenir de sa rencontre avec Ann-Kathrin Stracke. C’est la première fois que l’ancien président est visé par ce type d’accusation.
20minutes.fr