Home A LA UNE CORONAVIRUS EN GUINÉE : LA DÉSOLATION À LA MAISON CENTRALE DE CONAKRY

CORONAVIRUS EN GUINÉE : LA DÉSOLATION À LA MAISON CENTRALE DE CONAKRY

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Datant de la période coloniale et conçue pour accueillir environ trois cents prisonniers, la Maison Centrale de Conakry enregistre, à date, près de mille locataires, toutes catégories confondues.

Des sources proches de l’administration pénitentiaire révèlent que la population carcérale de Conakry est assujettie à des conditions de d’hébergement qui transgressent toutes les normes recommandées.

L’état de promiscuité criarde de la Maison Centrale de Conakry fait qu’actuellement, sur un échantillon de prélèvements effectués sur 110 locataires du bagne de la capitale guinéenne, d’il y a deux semaines, 71 se sont avérés positifs au virus du corona.

À la date du dimanche, 17 mai 2020, il ne reste 53 prisonniers admis au Centre de Traitement des Épidémies délocalisé de la Maison Centrale, les 18 autres ayant recouvré la santé et rejoint, à nouveau, leurs cellules de détention

La désolation et la frayeur sont palpables au sein de la population carcérale de Conakry. Du moins à en croire les sources supra-indiquées. La preuve ? Depuis que les tout premiers prélèvements réalisés sur 110 personnes, plus.d’autres tests de dépistage n’ont jamais été opérés, les autorités sanitaires invoquant, éhontement, une prétendue pénurie de kits.

Or, au même moment, les opérations de dépistage se déroulent à une cadence plus ou moins acceptable à Donka, nonobstant la kyrielle de défaillances enregistrées çà et là.

Quel mépris et quelle cruauté envers des prisonniers qui, en surnombre et à rythme effréné, présentent, au fil des jours, des signes cliniques assimilables à ceux du Covid-19, sans que les autorités pénitentiaires s’en émeuvent.

Si rien n’est fait, le plus urgemment possible, pour réaliser des tests massifs à la Maison Centrale de Conakry, puis assurer une prise charge efficiente et efficace de malades et personnes-contacts, les prochaines semaines réserveront bien des surprises abominables.

Sans compter que depuis plus de cinq ans, des citoyens guinéens sont arbitrairement emprisonnés à la Maison Centrale de Conakry, sans le moindre signal, qui augure leur éventuel jugement. En outre, certains parmi eux, déjà jugés, n’attendent plus que les différents délibérés de jugement – qui tardent à tomber – pour recouvrer la liberté.

À rappeler que onze prisonniers de Maison Centrale de Conakry sont déjà morts du coronavirus depuis la découverte du premier cas dans ce bagne digne d’un enfer terrestre. À suivre !

Mandian SIDIBE
Depuis Paris pour Mandianews